Les journalistes français balancés par le hacker Chris Coleman |
Le hacker «Chris Coleman» qui distille, au quotidien, documents après documents sur les turpitudes de la diplomatie marocaine, et ses services de renseignement, fait face, depuis quelques jours, à une guerre, sans merci, que lui livrent les services de sa majesté que dirige un de ses proches.
Selon le hacker, «en réalité, ces services sont désespérés. Ils ne savent plus comment faire pour freiner le lent et patient débit de mails et de documents confidentiels qui dénudent la diplomatie et le travail des services secrets marocains».
Il y a peu, il a laissé sur Twitter un message qui résume la terrible offensive lancée contre lui par le Makhzen: «Cest vrai que, depuis quelques jours, le Makhzen a multiplié ses menaces pour me décourager. Il a mobilisé dimportantes ressources, notamment financières, pour empêcher la diffusion des informations; dailleurs, il a réussi à obtenir la suspension de mes comptes sur Dropvox, Mediafire et 4shared, moyennant argent. Le déballage va se poursuivre, même au risque de ma vie». Pourtant, pour le moment, cest lui qui gagne. Les noms de dizaines de collaborateurs des services secrets marocains, journalistes français, certains sont bien connus, américains et italiens, universitaires et diplomates étrangers, la plupart payés rubis sur longle, se sont trouvés à découvert. Et, apparemment, ce nest quun début.
Il y a trois semaines, une page web espagnole, considérée comme proche des services secrets espagnols, a proposé à «Chris Coleman» de lhéberger sur son site. Certains suiveurs du hacker pensent quil sagissait dun piège tendu par le CNI (Centre national dinformation, le contre-espionnage espagnol), pour le compte de ses homologues marocains. Le site voulait le contacter directement, et probablement essayer didentifier son IP, qui est sûrement faux, pour essayer de le pister. Coleman na même pas daigné répondre
En tout cas, deux ou trois choses sont sûres, maintenant. Cet empêcheur de tourner en rond ne se trouve pas au Maroc. Il nest sûrement pas seul. Il a préparé son coup depuis longtemps, et, enfin, les documents ne sont pas des faux. Ils nont pas été manipulés, comme veulent faire croire certains collaborateurs des services secrets. Car, sils lavaient été réellement, le Maroc aurait eu beau jeu de dénoncer cette grossière falsification. Par exemple, certains articles de presse, ou reportages télévisés, de journalistes français, dont ceux dune chaîne dinfo continue et de son responsable du service étranger, grassement payé, commandés et payés par la DGED (Direction générale des études et de la documentation) ont été effectivement publiés, ou diffusés, à la même époque, selon les termes convenus avec les Marocains. Il y a de fortes chances, si le harcèlement des Marocains, jusquà aujourdhui sans trop de succès à part quelques blocages, continue, pour que «Chris Coleman» finisse par confier son «butin» à WikiLeaks, ou le balancer, en un seul envoi, sur un site sécurisé mais ouvert au public.
Plusieurs lanceurs dalerte se sont déjà proposés de laider. En tout cas, ce hacker a montré pour ceux qui en doutaient jusquoù le Maroc est prêt à aller pour sen prendre à lAlgérie, et ses méthodes, sans foi ni loi, à légard des Nations unies. Le plus étrange, est le silence fait autour des révélations de Coleman, notamment en France.
M. Bendib
Le Courrier d’Algérie, 06/12/2014
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