Alors que plusieurs organisations de défense des droits de l’homme dénoncent la prochaine tenue de la seconde édition du Forum mondial des droits de l’homme à Marrakech, le Maroc est de nouveau blâmé par les parlementaires européens.
Le président du Conseil national des droits de l’homme marocain (CNDH), Driss El-Yazami depuis toujours au service du Makhzen, et dont l’une des missions principale lorsqu’il siégeait à la FIDH, aux côtés de Patrick Beaudoin, l’un des tenants du «Qui-tue-Qui», était de diriger les hostilités contre l’Algérie, a essayé de redorer l’image du Maroc au Parlement européen, en matière de droits de l’homme.
«Intervenant devant les membres de la sous-commission des droits de l’homme au Parlement européen, Driss El-Yazami a été «sévèrement» interpellé par des députés européens sur la situation calamiteuse» des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Parmi les faits relevés par les eurodéputés, on note la tragédie sanglante de G’diem-Izik en 2010, le décès du militant sahraoui, Hassan el-Ouali, sous la torture, l’isolement des prisonniers d’opinion qui n’ont pu être visités, y compris par des députés européens et les mauvais traitements qui leur sont infligés. Acculé, le président du Cndh a été contraint de reconnaître un «usage disproportionné» de la force dans la partie occupée du Sahara occidental, mais a refusé «obstinément» de répondre sur l’hostilité du gouvernement marocain à l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme et jusqu’à reconnaître que ces territoires sont disputés «internationalement», souligne le document rédigé par des élus européens qui se sont déclarés «indignés» par les «réponses biaisées» et «non satisfaisantes» du responsable marocain sur la question du Sahara occidental. Les parlementaires de l’UE ont remis en cause l’utilité même des antennes régionales du CNDH dans les territoires occupés.
Leur mission véritable semble être de «suivre» et de «noyauter» les activités des partisans de l’indépendance, ont-ils dénoncé. Une déconvenue pour celui qui veut à travers le Forum de Marrakech plaire au souverain marocain qui le couvre d’égards, mais surtout réparer l’image très abimée d’un pays, dont aucun défenseur honnête et impartial des droits de l’homme ne se fait d’illusions sur «son respect» des droits de l’homme. Devant les membres de la sous-commission des droits de l’homme au Parlement européen, le président du CNDH, Driss El-Yazami a été « sévèrement » interpellé par des députés européens sur la « situation calamiteuse » des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. En outre, la fermeture de l’accès aux territoires sahraouis occupés aux parlementaires et aux journalistes, dont les derniers furent ceux de la BBC, les dénis et les restrictions continues à la liberté d’association, d’expression et de réunion pour les citoyens sahraouis favorables à l’autodétermination, ont été autant de faits sur lesquels se sont appuyés les eurodéputés pour lancer une série d’ »interpellations véhémentes » sur le contexte fortement dégradé et les violations répétées des droits de l’homme, dans les territoires sahraouis occupés.
Sur ces points, le représentant marocain a tenté « vainement » d’établir un « distinguo artificiel », vite récusé par les eurodéputés, entre les aspects politiques et l’approche des droits de l’homme en ce qui concerne le Sahara occidental. Les interventions des représentants des ONG internationales ont mis en évidence le « décalage impressionnant » entre les déclarations d’intention et la réalité sur le terrain et où l’absence de contrôle judiciaire, l’impunité des forces de répression marocaines, l’usage « irrationnel et disproportionné » de la violence, la répression et les « mauvais traitements » au Sahara occidental, les « entraves sérieuses » à la liberté de manifestation et de réunion font qu’au Maroc la culture de l’autorité prime sur la culture démocratique. Ainsi, il s’avère que vouloir donner un statut de défenseur des droits de l’homme au pouvoir marocain, à travers le Forum de Marrakech, revient à cautionner la torture, la répression, les procès inéquitables, la violence dénoncés régulièrement par les organisations internationales des droits de l’homme. Une violence, dont le Maroc détient un long palmarès.
Il suffit de rappeler les bagnes d’Agdz et Kalaât M’gouna, la villa Gueliz à Marrakech, le commissariat de Derb Moulay-Cherif, à Casablanca, Tazmamart, des lieux de torture de triste mémoire. C’est pourquoi le Maroc sera sous surveillance lors du Forum de Marrakech par les ONG de défense des droits de l’homme, digne de ce nom.
Mokhtar Bendid
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