Le discours hostile à lencontre de lAlgérie du roi alaouite, prononcé jeudi à loccasion du 39e anniversaire de ce qui est appelé la «Marche verte», confirme la volonté du makhzen à provoquer notre pays et, en même temps, détourner lopinion publique marocaine des problèmes internes.
Un discours faisant fi de la réserve diplomatique et dont les prémices sont apparues avec lincident créé par les services du roi, il y a une quinzaine de jours, sur le tracé frontalier ouest entre les deux pays : un contrebandier marocain blessé par balle par un GGF algérien. Sensuivirent des attaques dune rare violence des médias et des partis politiques contre lAlgérie. Mohammed VI parle ainsi dune «vérité» quil semble seul à connaître : «Nous parlons de la réalité et de la vérité que tout le monde connaît (&).
Cette vérité, chaque fois que les Marocains lévoquent, le gouvernement, les partis et la presse marocains sont systématiquement accusés de sattaquer à lAlgérie.» Quelques phrases plus loin, il évoque ouvertement le vrai problème, mais selon sa vision réductrice : «Faute de faire assumer sa responsabilité à lAlgérie en tant que principale partie dans ce conflit (le Sahara occidental) il ny aura pas de solution&»
Peu convaincant dans sa diatribe, il titille la fibre patriotique de ses sujets en ces termes : «Si le Maroc na ni pétrole ni gaz, alors que lautre partie possède un billet vert qui, croit-elle, lui ouvre les portes au mépris du droit et de la légalité, nous avons, en revanche, nos principes et la justesse de notre cause. Mieux encore, nous avons laffection des Marocains et leur attachement à leur patrie.»
Il faut bien croire que le roi ne dort plus tant la pression pèse sur ses épaules, à lapproche des échéances concernant les résolutions de lONU. La Coupe dAfrique que le Maroc refuse dorganiser à la date prévue, avec toutes les conséquences désastreuses quil doit endosser, nest pas une mince affaire pour Mohammed VI, qui a plus dun dossier épineux à gérer. Mais ce qui rend aussi le roi furieux, cest le refus de lAlgérie de rouvrir sa frontière terrestre avec le Maroc. Une frontière, pour rappel, par laquelle pas moins de 100 tonnes de drogues ont été introduites ces six derniers mois.
Chahredine Berriah
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