par Moncef Wafi
Le roi du Maroc a, derechef, évoqué l’Algérie dans le dossier sahraoui, la considérant comme « principale partie dans ce conflit ». Mohammed VI, dans un discours prononcé, ce jeudi, à l’occasion du 39ème anniversaire de la « Marche verte », sur le Sahara Occidental, annexé par le Maroc, depuis 1975, a appelé, Alger, à « assumer sa responsabilité » sinon, il exclut toute solution au problème sahraoui.
Alger a, de tout temps, mis en avant les résolutions onusiennes, à propos de ce dossier. Le monarque marocain a réaffirmé, au cours de son allocution, que le Maroc ne lâchera pas « son » Sahara et que son pays ne négocierait, jamais, sa souveraineté sur le Sahara. Il soulignera que « l’initiative d’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir ». Une solution rejetée par le Polisario qui réclame un référendum d’autodétermination. Le roi s’attaquera, pour la circonstance, sans toutefois le nommer, à Christopher Ross, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, déclarant que Rabat « n’acceptera jamais que sa souveraineté soit l’otage de conceptions idéologiques et d’orientations stéréotypées de certains fonctionnaires internationaux ». En 2012, le Maroc avait même retiré, momentanément, sa confiance au diplomate américain, l’accusant de « partialité ». Les efforts de médiation de l’ONU se retrouvent, durablement, dans l’impasse.
En effet, M. Ross n’a plus effectué de mission dans la région, depuis janvier. Mohammed VI est, également, revenu sur la nouvelle tentative d’élargissement du mandat de la mission de l’ONU, au Sahara Occidental (Minurso), à la question des droits de l’Homme, la rejetant catégoriquement. L’année dernière, Washington avait élaboré un projet de résolution, en ce sens, au Conseil de sécurité, avant d’y renoncer, face au lobbying de Rabat. Rappelons que les Etats-Unis d’Amérique devaient présenter un projet de résolution aux pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, pour étendre le mandat de la Minurso, au respect des droits de l’Homme. En clair, Washington voulait que l’ONU, à travers ses représentants dans la région, puisse enquêter sur les atteintes aux droits de l’Homme, au Sahara Occidental.
Des droits de l’Homme violés, systématiquement, par Rabat et dénoncés par le Front Polisario (Front pour la libération de Sakia El Hamra et Oued Dhab), et des organisations de défense des droits de l’Homme. Des droits, insuffisamment, protégés par la Minurso, avait déjà constaté le Front Polisario.
Le projet américain tendait à élargir les missions de la Minurso à la surveillance et l’information, en matière de droits de l’Homme. Créée, le 29 avril 1991, par la résolution 690 du Conseil de sécurité, la Minurso a pour responsabilités premières, la surveillance des forces en présence ainsi que la préparation du référendum sur le statut final du Sahara Occidental.
Après le référendum, la Mission avait pour mandat de surveiller le cessez-le-feu. Si le cessez-le-feu est globalement respecté, le référendum, prévu en 1992 est constamment reporté du fait de l’absence de consensus entre les parties.
En 2007, un projet d’autonomie présenté par le Maroc est rejeté par le Front Polisario qui continue de défendre l’idée d’un référendum. Pourtant, l’initiative américaine semblait être l’aboutissement de plusieurs actions initiées pour faire de la protection des droits de l’Homme, au Sahara Occidental, une priorité internationale. Le Congrès américain avait adopté, en décembre 2012, une loi qui exige du département d’Etat de s’assurer du respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental, préalablement, à l’octroi de toute aide financière militaire, au Maroc.
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