La "marche verte", un complot hispano-marocain

La dénommée « marche verte » était prévue, au début, pour le 28 octobre. Ensuite, elle a été reportée au 2 novembre pour finalement être fixée entre le 4 et 6 novembre.
L’ordre de départ a été donnée le 5 novembre par le roi Hassan II de la ville d’Agadir dans un discours qui ne laissaient pas de doutes sur ses intentions envers les sahraouis. « « Salue donc tout Espagnol que tu pourrais rencontrer. Et si d’aventure , il tire sur toi, poursuis ta Marche, armé de ta seule foi que rien ne saurait ébranler. Au terme de cette Marche , ta conscience n’en sera que plus satisfaisante. « Et s’il advient, Cher peuple , que des agresseurs, autres qu’Espagnols, attentent à ta Marche, sache que ta valeureuse armée est prête à te protéger ».
En effet, l’armée marocaine était derrière la foule car il savait que les marocains n’étaient pas les bienvenus au Sahara Occidental. Quelques jours avant, l’agence américaine United Press International (UPI) avait rapporté, citant des sources gouvernementales et militaires marocaines avaient pénétré dans le territoire du côté de la frontière entre l’Algérie, le Maroc et le Sahara Occidental. De sources sahraouies, de violents accrochages ont eu lieu entre les forces marocaines et les guerrilleros sahraouis dans la ville d’El Farsía.
Depuis plus de deux mois, les espagnols avaient évacué la partie orientale du territoire pour laisser la place aux troupes marocaines. La signature de l’Accord Tripartite de Madrid était prévue pour le 14 novembre 1975. Pour qu’elle passe aux yeux de la communauté internationale, l’Espagne et le Maroc ont concocté un scénario qui ferait croire à l’éminence d’une guerre entre l’Espagne et le Maroc.
Le 2 novembre, l’Espagne ordonne à Khatri Ould Joumani de rallier le Maroc. Le 3 novembre, le Prince Juan Carlos se pointe à El Aaiun dans une visite inespérée pour affirmer la décision de « l’Espagne fera tout le nécessaire pour garder intact le prestige et honneur de son armée ». En d’autres mots, Madrid est prête à entrer en guerre s’il le faut. L’Espagne ordonne à son armée de rester 10 km à l’intérieur des frontières internationalement reconnues en vue de laisser la foule marchante pénétrer dans le territoire sahraoui. Le gouverneur général espagnol qui commande l’administration espagnole fait des déclarations guerrières : « Nous ne laisserons pas la « marche » aller au-delà de la zone prescrite ». Le Monde panique. Le Conseil de Sécurité fait un marathon de réunions et de déclarations. L’ambiance est idoine pour faire passer le complot de Madrid.

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