Pour montrer sa solidarité avec le peuple sahraoui, une délégation « non officielle » égyptienne a effectué récemment une visite aux camps des réfugiés à Tindouf. Elle en est revenue bouleversée.
« Avant cette visite, mon opinion sur la situation des réfugiés sahraouis n’était pas précise. En me rendant là-bas, j’ai constaté qu’ils vivent dans des conditions extrêmement difficiles et qu’ils dépendent totalement des aides pour survivre », a déclaré Oussama Khaled Mohamed, journaliste au quotidien égyptien indépendant Al-Watan, lors d’une rencontre improvisée avec la presse nationale au siège du quotidien El Wassat.
« C’est une militante sahraouie qui m’a demandé pourquoi les journalistes égyptiens ne s’intéressaient pas à la cause sahraoui », dit-il pour expliquer son voyage qui lui a permis d’aller à la rencontre d’un peuple instruit et cultivé malgré sa situation. « Avec deux compatriotes, un avocat et un archéologue, un militant des droits humains, nous avons ressenti de la honte en apprenant que l’aide internationale a diminué de 50%. Pis, elle risque de manquer encore plus l’année prochaine », dit-il. « Si un malheur arrivait à ces personnes, nous serons tous tenus pour responsables », dit-il, en remerciant l’Algérie pour le soutien qu’elle apporte aux Sahraouis, notamment dans l’enseignement. «
Dans les années 70, la majorité des Sahraouis étaient analphabètes. Actuellement, 98% d’entre eux savent au moins lire et écrire », s’exclame Oussama Khaled Mohamed. « On a appris aussi qu’ils n’avaient qu’un seul médecin. Ils en ont des dizaines maintenant. Si les Sahraouis ont concentré leurs efforts sur la formation et l’éducation, en attendant le référendum sur l’autodétermination, c’est qu’ils œuvrent pour la paix », estime le journaliste égyptien qui dit avoir fait ce constat après plusieurs rencontres, notamment avec les dirigeants du Front Polisario.
Et les jeunes ? « Ils se disent prêts à faire la guerre pour libérer leur pays mais la sagesse légendaire de ce peuple triomphera », a-t-il indiqué. Mohamed estime que les journalistes et les militants sahraouis des droits humains sont sur la bonne voie pour faire triompher la cause sahraouie. Aux jeunes des camps des réfugiés, il suggère de contacter les ONG arabes activant dans la solidarité et les droits de l’Homme.
« Rien n’interdit à ces ONG de se rendre dans les camps de réfugiés ou au Sahara occidental », a-t-il conclu. « Sept journalistes égyptiens m’ont accompagné. Ils ont fait du bon travail et je compte en faire de même », dit-il. Les journalistes évoqués par Mohamed font partie de la délégation égyptienne qui s’est rendue dans les camps de réfugiés en juin dernier. Une seconde délégation de ce pays a effectué une visite du 24 au 26 octobre.
Samira B.
HORIZONS, 28/10/2014
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