Dilemmes cornéliens

Le roi Mohammed VI avec les leaders touaregs au Maroc
Par Mohamed Abdoun
Le dialogue inclusif inter-malien traîne lamentablement la patte. Pendant ce temps, la violence a repris de plus belle dans la partie septentrionale de ce pays. Neuf soldats de la Force onusienne ont ainsi trouvé la mort dans un attentat, il y a de cela quelques jours à peine. Alger, puissance régionale incontournable et incontestable, n’y peut pas faire grand-chose. Sa bonne volonté, et son extrême connaissance des mentalités et mœurs des différentes parties belligérantes, ne peuvent suffire à elle seule. Non plus ses expériences passées parfaitement bien réussies. C’est en effet contre l’avis de l’Algérie, que la France a intervenu militairement au Mali, contribuant à aggraver une situation qui l’était bien assez sans cela.
C’est également contre l’avis de l’Algérie, que cette même France avait aidé à éliminer Kadhafi et à plonger la Libye dans un chaos indescriptible, en faisant au passage un véritable sanctuaire pour les terroristes, les criminels et les contrebandiers de tous poils et de tous acabits.
C’est d’ailleurs à cause de la détérioration de la situation en Libye, que le Mali a sombré dans la guerre civile. Le retour forcé de milliers de touaregs bien entrainés et lourdement armés, ainsi que le pillage des arsenaux du défunt guide libyen ont permis d’humilier l’Armée malienne régulière, en la défaisant en un temps record. C’est également à cause de la France que les deux précédents accords de paix n’ont jamais été appliqués sur le terrain, par les Présidents maliens successifs.
Recevant en notre rédaction en 2010 un chef touareg malien, nous avions prédis ce qui est en train de se passer actuellement si le président de l’époque, Amadou Toumani Touré (ATT pour les intimes et les initiés), ne revenait pas enfin à de meilleurs sentiments. Bref, l’actuel dialogue n’avait aucune chance de réussir. Pas seulement parce que la situation sur le terrain est gravissime, que les rebelles font monter les enchères, puisque c’est eux qui occupent le terrain et sont largement vainqueurs en matière de rapports de force et, qu’enfin, les terroristes, dispersés mais jamais vaincus, reviennent à présent à la charge. Ce dialogue n’avait aucune chance d’aboutir parce que trop d’acteurs malveillants viennent le parasiter. Ce n’est pas un hasard par exemple, si les principaux responsables du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) sont systématiquement reçus par de hauts responsables marocains avant le début de chaque round. Ce n’est pas un hasard non plus, si les rebelles se retrouvent également à Ouagadougou une semaine avant de s’en venir à Alger.
Enfin, la venue à Alger de la conseillère élyséenne pour l’Afrique avant la reprise de ce même dialogue, reste pour le moins  » anecdotique « . Tout ceci pour se demander, à bon escient s’entend, si l’Algérie a vraiment raison de vouloir abriter un second dialogue, autrement compliqué que le premier, celui des différentes parties en conflit en Libye. Non seulement une pareille initiative est vouée d’avance à l’échec, au regard de la gravité de la situation qui prévaut dans ce pays, mais en plus, elle risque de mettre notre pays en ligne de mire bien plus qu’il ne l’est présentement.
La France, qui se trouve derrière ce formidable gâchis, se doit d’en assumer  » bravement  » les conséquences. Quant à l’Algérie, la meilleure chose à faire (pour le moment du moins) est de se prémunir des graves dangers extérieurs, comme ces trop nombreuses tentatives d’incursions terroristes aux frontières, ou bien la présence d’activistes d’NDI dans notre pays, alors que ces derniers sont connus pour leurs accointances avec la CIA et, partant, le lobby sioniste… L’heure est grave ! 
M. A.

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