Par Ammar Zitouni
Les efforts entrepris par la diplomatie algérienne dans la solution des crises internes dans certains pays du Monde arabe et d’Afrique, dont la sincérité des convictions, la souplesse dans l’approche de ses problèmes internes et le sens des responsabilités et des engagements pour la paix et la sécurité, sont aujourd’hui loués par la communauté internationale.
Les Nations-Unies, les observateurs et même les pays ayant été à l’origine de ces crises, apprécient de plus en plus le rôle que s’est donné l’Algérie, dans la médiation entre les différents protagonistes en conflits internes. Une médiation mesurée et des propositions constructives qui, loin de vouloir œuvrer à un quelconque leadership politique, régional ou idéologique, vont dans le sens des traditions algériennes, en mettant l’accent sur ce qui unit plutôt que sur ce qui divise.
Cette position, partagée et défendue par les partenaires de l’Algérie et plusieurs autres pays membres du Non-alignement, est en train de l’emporter. Ce n’est pas chose facile car, outre les questions fondamentales et de principes qui ont été mises en relief par l’Algérie, en vue de son implication directe dans cette médiation, il a fallu déblayer le terrain de tous les obstacles contre lesquels cette médiation risquait de buter. Et Dieu sait s’il y en avait !
Les partisans d’une « aseptisation » du Monde arabe, de l’Afrique en particulier et du Tiers monde en général, connus pour leurs rapports privilégiés y compris leur totale adhésion à l’ « architecture » impérialiste, excellent pour tout faire en vue d’empêcher l’Algérie d’ accomplir ses médiations de bonne foi pour l’apaisement des crises dans les pays concernés et ce, en l’absence de la Ligue arabe et l’Union africaine (UA). Il est de fait que, depuis des décennies, ces deux Organisations, qui ont le rôle de veiller à la paix, la sécurité, la bonne entente entre les peuples et la solution des crises et des tensions internes, connaissent une certaine paralysie, en raison des pressions de toutes sortes, voire de prise en otage souvent par leurs membres à la solde des Occidentaux, des Américains et des monarchies du Golfe. Ce qui n’a pas manqué d’influer négativement sur le fonctionnement de la Ligue arabe et l’UA. Une paralysie dont les racines se sont prolongées à l’Union du Maghreb arabe (UMA), plus que jamais aseptisée par la monarchie marocaine.
Aussi, s’agit-il pour l’Algérie de ne pas nier l’importance et la gravité des divergences et des contradictions. Le problème est d’être à la fois réaliste et visionnaire, de savoir choisir les priorités et de s’y attaquer. Ces priorités sont connues à travers les positions constantes de l’Algérie, sur le plan politique, sécuritaire et économique. Le ministre des Affaires étrangère, M. Ramtane Lamamra, exprime en ce moment précis devant la 69ème Assemblée générale des Nations-Unies où elles se situent et, surtout, dans quel contexte régional et international, et quel sera l’esprit qui devra prévaloir pour les mettre en oeuvre avec le maximum de succès et la réunion de tous les éléments de cette vaste mosaïque de paix, de sécurité et d’intérêts pour l’humanité.
Un impératif qui traduit la volonté algérienne de tenir compte de la situation globale, à la fois des problèmes et des crises dans le Monde arabe, l’Afrique et du monde. Cet impératif s’exprime de manière à ne laisser prise, ne serait-ce que par le seul biais d’une formulation équivoque ou outrancière et par conséquent, inefficace de porter atteinte à l’unité et à la souveraineté de chaque Nation. Ceci parce qu’une évolution pacifique dans le monde, propre à assurer la sécurité des peuples et le libre développement des nations, ne saurait, affirme en permanence l’Algérie, se concevoir « sans l’élimination » des causes de tension et d’affrontements inhérentes aux systèmes de domination et d’exploitation.
En tenant compte également des situations post-« printemps arabe » et des données réelles de la géographie et des traditions, les grandes lignes de la politique étrangère de l’Algérie obéissent au souci de jeter les bases d’une coopération régionale, conçue à long terme et faisant la part des choix et des particularités, tout en veillant à écarter les ingérences et les convoitises extérieures. Au Maghreb, justement, bien que consciente de la diversité des réalités qui prévalent dans chacun des pays, l’Algérie, en dépit du cavalier seul du Maroc, ne s’est pas moins efforcée de favoriser une coopération en harmonie avec les affinités et les aspirations communes aux peuples de la région, et à la mesure des potentialités d’un ensemble maghrébin apte à constituer un cadre de promotion répondant aux exigences d’un monde moderne et progressiste.
A. Z.
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