Faouzia Mahmoudi
Ceux qui ont immédiatement opposé au retour de Nicolas Sarkozy ses ennuis judiciaires, ne devraient pas être ravis par la décision de la cour d’appel de Paris qui a suspendu hier l’en- quête qui vaut à l’ancien président d’être mis en examen pour corrup- tion depuis juillet.
Soupçonné d’avoir tenté d’obtenir auprès d’un magistrat des informations dans un dossier judiciaire le concernant, Nicolas Sarkozy s’était vu épinglé par la justice à la grande joie de tous ses opposants. Mais si la justice a suspendu cette enquête-là, l’ex-chef de l’État est encore visé par d’autres affaires qui ont toutes potentiellement les moyens de le détruire politiquement.
L’Affaire Bygmalion étant certainement l’une des plus importantes, avec des millions d’euros détournés pour financer sa campagne présidentielle de 2012, qui avait pris des dimensions pharaoniques. Mais l’ancien président malgré de nombreux faits qui le relaient à ce dossier a tou- jours nié toute implication dans cette affaire.
«J’ai appris le nom de Bygmalion longtemps après la campagne présidentielle», a déclaré Nicolas Sarkozy lors de son passage sur le plateau de France 2, dimanche soir. Ce serait justement le point que les policiers qui enquêtent sur l’affaire tentent d’éclaircir, selon le quotidien français Le Monde, qui suit cette affaire de près.
Les adversaires de l’ex-dirigeant n’ont de leur côté de cesse d’affirmer qu’il est impossible pour ce der- nier de ne pas être impliqué dans ce trafique de fausses factures dont le chiffre s’élève à plus de 18,5 millions d’euros. Or, une telle somme , qui a été utilisée pour financer la campagne de 2012, ne pouvait pas- ser inaperçue, surtout pour Nicolas Sarkozy qui aime avoir un œil sur tout. Néanmoins, ce dernier va continuer de nier jusqu’à ce que la jus- tice soit en mesure d’apporter une preuve solide et incontournable de sa participation dans l’entreprise de fausse facturation. Reste à savoir si les militants de droite, très largement en sa faveur, continueront à le soutenir en cas de preuve d’agissements suspects ou si leur dévoue- ment est prêt à pardonner une «erreur» qu’aurait commise leur cham- pion.
Le Jour d’Algérie, 25/09/2014
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