C’est la monarchie qui tente et menace d’emporter, avec la poursuite de la colonisation du Sahara occidental, toute la région du Maghreb et du Sahel dans la bourrasque d’une guerre meurtrière, de mettre tout le continent à feu et à sang, et dont on voit mal à quel moment on pourra la maîtriser.
Par Ammar Zitouni
Plus que jamais allergique au prestige de l’Algérie à travers le Monde arabe, l’Afrique et le reste du monde, le Maroc dévoile chaque jour sa « jalousie » quant à la notabilité de la diplomatie algérienne. L’implication de celle-ci dans la solution du conflit inter-malien en présence des représentants des Nations-Unies et de l’Union africaine, est très mal vue par le voisin de l’Ouest qui, dans une fébrilité hargneuse, veut réduire au silence le processus de réconciliation entre les Maliens, piloté par la diplomatie algérienne. D’ailleurs, dès l’entrée en lice de l’Algérie en tant que médiateur entre les mouvements armés du Nord et le gouvernement malien, le Makhzen a tenté de saborder cette démarche et à tenter de prendre de vitesse l’Algérie. Une mesquinerie qui prouve les véritables desseins, en l’occurrence ceux de ne pas permettre au Nord du Mali d’exprimer et de concrétiser cette volonté de paix et de sécurité, synonyme de préservation de l’intégrité territoriale de ce pays.
C’est une partie de poker guerrier particulièrement périlleuse, dans laquelle Rabat tend, on le voit clairement aujourd’hui, à prendre le devant de la scène contraire à la stabilité du Sahel et des enjeux qui sont en train de se jouer autour de ce conflit inter-malien. Tout en effet confirme qu’en tentant de mettre le doigt pour torpiller le rapprochement entre les différents protagonistes maliens, le Palais royal marocain s’engage à poursuivre, chaque fois un peu plus et un peu plus loin, son aventure régionale en alimentant la division et les conflits ethniques et tribaux. Son implication avérée dans la crise que traverse la Vallée du M’zab en fait foi. C’est la monarchie qui tente et menace d’emporter, avec la poursuite de la colonisation du Sahara occidental, toute la région du Maghreb et du Sahel dans la bourrasque d’une guerre meurtrière, de mettre tout le continent à feu et à sang, et dont on voit mal à quel moment on pourra la maîtriser.
L’internationalisation de la crise malienne, qui avait franchi un nouveau palier suite à l’intervention militaire de la France, n’a pas laissé indifférent l’Algérie. C’est d’ailleurs, personnellement le président Abdelaziz Bouteflika à la demande du Président malien, qui a lancé des appels à la modération réclamant la fin des hostilités ans le Nord du Mali et de toutes ingérences étrangères, avec pour corollaire l’ouverture de négociations à Alger, entre les fractions maliennes et le gouvernement de Bamako. La judicieuse prise en charge de la crise malienne par la diplomatie algérienne demandant à tous ceux concernés d’oeuvrer à la recherche d’une fin rapide des hostilités et des souffrances humaines dans le Nord du Mali, du reste concrétisées sur le terrain, a fait perdre la tête à la diplomatie marocaine, surtout qu’elle ne jouit d’aucune crédibilité en Afrique et dans le reste du monde, en raison de la colonisation du Sahara occidental. Il faut dire que la panique qui s’est emparée du Makhzen suite à la montée en puissance de son prestige et de ses positions concernant le Sahara occidental, la crise au Mali, le rapprochement réussi entre les différentes tendances politiques tunisiennes, ses engagements sans réserve envers la Cause palestinienne, etc… a bel et bien donné crédit à cette nouvelle « version » d’inquiétude de Rabat, cette fois, de tenter de noyer les résultats de la réconciliation malienne en marche.
Il est maintenant virtuellement certain, qu’il y aura un accord de paix et de sécurité dans le Nord du Mali, voire la naissance d’une Charte de réconciliation entre le gouvernement et les mouvements armés. Les principes de base de cette charte commencent à « bourgeonner », il ne reste plus qu’à affiner les détails et la formulation. La nature de cette charte en discussion peut-être appréciée à partir des indices et des déclarations des leaders militaires et politiques du Nord du Mali, présents à Alger. On parle de mesures à prendre pour que le Territoire malien dans son ensemble, ne serve pas de tremplin à un conflit interne ou pour des agressions et des actions de violence entre tribus.
Le Makhzen fait semblant de ne pas comprendre l’initiative algérienne envers la crise malienne. Il dévoile son inquiétude qui se répand pour se transformer graduellement en un malaise diplomatique plus profond, en procès d’intention, voire en accusations graves et irresponsables à l’égard de l’Etat algérien.
A. Z.
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