Déjà en février 2012, alors que la jeune militante du parti socialiste français n’avait pas encore accédé à l’Elysée, mais affichait clairement ses ambitions politiques, le journaliste marocain Ali Amar écrivait sur son blog Vox Maroc au Monde.fr que Najat Belkacem est «l’espionne du roi qui se rêve à l’Elysée».
Le 7 avril 2014, le blog français pourquinousprendton.blogspot.com reprend l’information et rappelle ce que le journaliste marocain «dénonçait» comme étant une «double carrière politique de Najat Belkacem» en France et au Maroc. Ainsi, selon ces sites, la ministre française «fait partie, depuis 2007, des 37 membres du Conseil consultatif des Marocains à l’étranger (CCME) directement nommés par Mohammed VI».
Ali Amar fait savoir que la ministre mène une «double carrière politique simultanée, l’une en France et l’autre au Maroc, car avant de rouler pour Ségolène, puis pour François Hollande, Najat Belkacem roule d’abord pour le roi du Maroc», précisant que Najat Belkacem «perçoit, en tant que membre du CCME, des émoluments de complaisance dont le montant est presque un secret d’Etat». Une information confirmée par «l’ambassade du Maroc en France, ainsi que par le site du CCME», précise Ali Amar. Ce dernier, très bien informé, s’exclame : «Ah, le CCME ! Pour ceux qui ne savent ce qui se cache derrière cet acronyme, c’est, pour résumer, la machine de propagande du royaume à l’international, sa cinquième colonne, son meilleur vecteur de fadaises et de mensonges sur ce Maroc qui serait en pointe de tout, un Maroc aussi éclairé que clairvoyant, un Maroc où la démocratie a subitement bourgeonné avec le règne de Mohammed VI, un Maroc où il fait bon vivre sous le soleil. A sa tête, le roi a nommé Driss El-Yazami, un repenti, une figure de la lutte anti-Makhzen qui a tourné sa cuti et utilise avec cynisme son carnet d’adresses français pour tromper son monde, car qui pourrait le démasquer, lui qui a si souffert de la dictature marocaine !»
Pour le journaliste marocain, «Najat Belkacem cache bien son jeu». Il révèle ainsi que face aux journalistes marocains, «elle assume totalement cette double allégeance politique et binationale».
Dans une interview au site marocain d’information Bladi.net, elle expliquait, sans ciller, souligne Ali Amar, que ce conseil «s’exprimera d’abord sur les sujets dont il sera saisi par Sa Majesté». «Elle aurait été une taupe de Merkel qu’elle aurait soulevé une bronca d’indignation. Mais avec le Maroc du baisemain, de la torture, des bagnes, de la mafia économique, que dire ?» s’indigne le journaliste marocain qui écrit que «les dinosaures socialistes ont surpassé leurs collègues de la droite dans la compromission chérifienne, les uns pour une nuit VIP à La Mamounia, les autres pour une soirée de gala dans un palais du “roi des pauvres”».
Meriem Sassi