Un Sénégalais a été tué et plusieurs personnes blessées dans la nuit de vendredi à samedi dans de nouveaux affrontements entre migrants africains et résidents marocains d’un quartier de Tanger, dans le nord du Maroc, ont annoncé la préfecture et une ONG.
La victime sénégalaise répondant au non de Charles, a été atrocement égorgée par les voyous.
Une personne a trouvé la mort et 14 autres ont été blessées dans un « accrochage » entre « habitants du quartier » d’un côté et « candidats à l’émigration clandestine » de l’autre, a annoncé la préfecture de Tanger, selon laquelle les deux groupes se sont affrontés par « jets de pierres ».
« Curieusement, pendant les sept tours d’horloge qu’a duré la bataille, aucune force militaire, policière ou de gendarmerie n’a été aperçue. Et pourtant, non loin de là, logent les services de la Police » indique une source du site Dakaractu.
C’est d’ailleurs pourquoi, certains ont vite fait de crier à la complicité entre les voyous et les forces de l »ordre, parce que bien que mise au courant, la police marocaine pourtant régulière à cet endroit, n’a pas été aperçue malgré l’âpreté des affrontements. Ces voyous réussiront même finalement à se fondre dans la foule après leur forfait, sans être le moins du monde inquiétés.
Selon toujours cette même correspondance, les querelles deviennent de plus en plus récurrentes entre « négro-africains et arabo-berbères.» Et le pire pourrait survenir dans les jours à venir, si l’on n’y prend garde, avertit cette bonne volonté… Le communiqué, qui évoque un « différend » entre membres « des deux parties » -sans autre précision-, ne fournit aucune indication sur l’identité de la victime.
Interrogé par l’AFP, Hicham Rachidi, fondateur du Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et des migrants (Gadem), a affirmé qu’il s’agissait d’un ressortissant sénégalais.
Parmi les blessés, « un Ivoirien a par ailleurs été hospitalisé et se trouve dans un état critique », a-t-il ajouté. Il a souligné que des violents heurts s’étaient déjà produits dans ce même secteur (Boukhalef) de Tanger dans la nuit du 15 au 16 août.
Selon un rapport établi par la « plate-forme des associations et communauté des migrants subsahariens au Maroc », au moins cinq personnes avaient été blessées lors de ces précédents affrontements.
D’après le document, des personnes « munies de machettes, couteaux et bâtons » s’en étaient pris à des migrants, leur reprochant diverses nuisances (« tapage », « prostitution », « consommation publique d’alcool », occupation illégale de maisons). Ces heurts « deviennent récurrents », s’est alarmé Hicham Rachidi.
Selon lui, « entre 800 et 1.000 migrants » vivent actuellement dans ce secteur périphérique de Tanger, dans l’attente d’une hypothétique traversée vers l’Europe.
La préfecture a de son côté annoncé que neuf personnes « des deux parties » avaient été arrêtées après les violences de la nuit dernière. Une enquête a été ouverte.
De vives tensions avaient déjà agité ce quartier fin 2013 après la mort, dans des circonstances confuses, de deux migrants.
Confronté à un afflux aux portes de l’Europe en même temps qu’aux critiques d’ONG, Rabat a entrepris une vaste opération de régularisation, sur l’ensemble de 2014, parmi les 30.000 migrants qui se trouveraient sur son sol.
Fin juin, plus de 16.000 demandes avaient été déposées. Seules 3.000 avaient été acceptées, mais une commission de recours a été mise en place. Selon le Consul Général du Sénégal au Maroc, deux Marocains sont officiellement interpellés.