A l’occasion des travaux du 2e congrès de l’Union des étudiants sahraouis qui vient de se tenir dans le camp de réfugiés d’Aousserd, en présence de quelque 700 participants, un appel a été lancé aux étudiants à rallier l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS), en prévision d’une reprise de l’action armée contre le Maroc. Le Front Polisario a tenu à rappeler que «l’option armée est toujours d’actualité et l’armée sahraouie est tout le temps en état d’alerte».
La probabilité de la reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario n’est pas à exclure si on prend en considération la gesticulation militaire marocaine à nos frontières. Cette éventualité est apparue plus nettement après le dernier discours prononcé le 30 août par Mohammed VI, à l’occasion du quinzième anniversaire de son intronisation. On y trouve, en effet, le signe de l’obstination à mettre en œuvre son plan d’autonomie d’une manière unilatérale.
Cette intransigeance, contraire aux appels de l’ONU à la négociation, est inscrite dans ce qui apparaît plus comme une préparation à faire la guerre que comme une attitude de paix propice au dialogue et à la compréhension. Elle est étayée par des informations concernant l’état d’alerte générale des forces armées royales stationnées au Sahara Occidental, et leur renforcement tout au long du mur construit par le Maroc et qui divise en deux le territoire occupé.
On parle également de l’installation de rampes de lancement de missile sol-air à El-Ayoun occupée. Le Makhzen a servi à ses relais médiatiques et de propagande la thèse de la prévention d’actes terroristes liés à la situation en Libye, mais personne n’est dupe. Pour les observateurs au fait de la situation au Maroc, l’objectif du Makhzen est de saboter la démarche des Nations unies qui vise l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
La prochaine visite qu’aura à effectuer dans la région Christopher Ross, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, est perçue comme décisive dans la mesure où elle doit confirmer et renforcer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, sur la base du principe de la décolonisation. Cette agitation guerrière entre dans le cadre des manœuvres du Maroc afin de maintenir le statu quo, sachant que toute évolution ne peut qu’aller dans la voie de la décolonisation du Sahara Occidental et toute l’activité du Makhzen consiste à retarder, voire éviter cette échéance dont il ne veut pas reconnaître l’inéluctabilité, comme le montrent maints exemples historiques.
La solution de l’autonomie voulue par le Maroc pour le Sahara Occidental est synonyme d’annexion d’un territoire dont le peuple veut l’indépendance. Ce peuple existe et il le prouve par son combat et par la reconnaissance qu’il a obtenue à travers le monde et qui se traduit par un soutien multiforme. Le Maroc doit admettre cette réalité et éviter l’aventure.
Houari Achour