1912: signature du traité de Fès, Le Maroc devient un protectorat français |
Maroc : Faire flèche de tout bois
Par Ammar Zitouni
Le passage du message adressé à la Nation par le président Bouteflika à l’occasion de la Journée du Moudjahid, consacré à l’indépendance du Maroc et qui est en partie la conséquence de la Révolution de Novembre 54, a été une autre occasion pour la presse marocaine, partie intégrante du Makhzen dans ses « clameurs » contre l’Algérie. Décidément. Des « cachés » couvées au Palais royal sont distillées par cette presse. Comprendre n’est plus possible. Mais dans quel but? La haine de la presse marocaine est mise cette fois pour s’attaquer au président Abdelaziz Bouteflika.
« Al-Wihda- info », dans son édition du 24 Août dernier sous le titre aveugle « Mystification effrontée de l’Histoire du Maroc par un chef d’Etat ». Une imbécillité de plus qui ne peut aucunement faire recette. Le commun des Maghrébins sait que l’indépendance du Maroc, n’est tout autre qu’une conséquence de la Guerre de libération en Algérie. Une affirmation soulignée par le président Bouteflika, le 20 Août dernier: « l’indépendance du Maroc est en partie la conséquence de la guerre de libération algérienne qui a mis fin à l’exil du Roi du Maroc et sa famille à Madagascar ».
Ce fait historique que personne ne peut nier, est mal passé au sein de la rédaction de « Al-Wihda-info » qui, dans son article relatif à ce message du chef de l’Etat, contribue à créer de nouveaux faux repères pour s’en prendre à l’Algérie, le problème du Sahara occidental, oblige. Cela fait partie des « ruines » politiques du Makhzen. Comme toujours. On voue aux gémonies, une Nation et une Histoire dont l’empreinte est encore vivace quant à l’indépendance de la monarchie marocaine. Une vérité qu’aucun journaliste, aucun historien ou autre ne peut occulter, « l’indépendance du Maroc est en partie la conséquence de la Révolution de Novembre 54 » n’en déplaise à nos confrères marocains.
Ces derniers à travers leur acharnement contre la vérité, mieux encore pour affaiblir la portée de cette Grande Révolution, ne trouvent rien à écrire: « Cette affirmation, digne d’un fabulateur de haut vil, est une insulte faite au peuple marocain et à la mémoire de ses martyrs qui ont consenti au sacrifice suprême pour exiger le retour de leur Souverain et libérer leurs pays, le Maroc, du joug du protectorat ». (Lisez-bien protectorat au lieu de colonialisme). En réalité, le Maroc, mis en embarras par la vraie Histoire du Grand Maghreb dont la lutte de libération algérienne a été le catalyseur, tient à justifier son attitude en reniant le rôle des Algériens dans son indépendance, tout en faisant état d’une poursuite régulière des attaques contre l’Algérie et ses dirigeants. Cette fois, c’est le président Bouteflika qui est directement visé. Qu’on en juge de l’article d’Al-Wihda:
« Les assertions de Bouteflika prouvent, si besoin est, qu’il est un mythomane, ignorant de l’Histoire de son propre pays, reniant le sacrifice de milliers de marocains qui sont morts pour l’Algérie, l’aide du Maroc à la construction de la résistance algérienne, les fournitures d’armements et la protection de l’armée des frontières en l’accueillant sur son territoire ».
Et pourtant, le Maroc a été le complice avéré de la France lors de la séquestration de l’avion transportant les cinq historiques de la Révolution algérienne, et juste, après l’indépendance du pays, il a tenté sans résultat d’envahir les frontières ouest de l’Algérie. L’histoire retiendra que l’Algérie officielle a toujours évité de dévoiler les trahisons marocaines envers la lutte de libération nationale afin de ne pas jeter de l’huile sur le feu au moment où le voisin de l’Ouest cherche par tous les moyens à provoquer une guerre afin de faire oublier celle qu’il mène contre le peuple sahraoui.
Au vrai, cette campagne odieuse menée contre l’Etat algérien et ses dirigeants est censée concrétiser les desseins du Makhzen. Il pense que ce qu’il avait commencé au Sahara occidental devait être terminé à Tindouf.
Pour preuve, il appelle à « rendre l’indépendance » au peuple algérien et de « réhabiliter » les Kabyles, les Mozabites, les Touaregs, les Chrétiens et les Juifs dans leurs « droits que de s’adonner à des boniments ».
Le Maroc, dévoile ainsi ses complots visant à déflorer l’unité nationale du peuple algérien et se porte l’avocat des Chrétiens et des Juifs. C’est tout à fait raisonnable, pour une monarchie qui entretien d’excellentes relations politiques, militaires et économiques avec l’Etat sioniste. A la lumière ce plan visant la déstabilisation de l’Algérie, le moment est venu pour les autorités algériennes, de faire dans le concret vis-à-vis de ce pays et de dévoiler à l’opinion nationale et internationale son implication dans les événements de la Vallée du M’zab et sa complicité avec d’autres cercles internes algériens.
Il faut que Rabat sache que l’Algérie vit aujourd’hui des étapes exaltantes. L’Algérien qui jette un regard en arrière pour évaluer le chemin parcouru, notamment depuis l’avènement de la Réconciliation nationale, ressent une grande fierté, car il constate que l’Etat, sous la direction du président Bouteflika n’a failli ni à la mémoire des martyrs, ni aux principes de la Révolution de Novembre 54. Ailleurs, c’est l’inverse avec ce statut de colonisateur que toute la planète dénonce et stigmatise.
L’Algérie, faut-il le rappeler n’a aucune revendication à faire concernant le Sahara occidental, qu’elle soit d’ordre territoriale, économique ou autre. Elle défend seulement un principe d’autodétermination, du droit d’un peuple à disposer de lui-même. L’Etat algérien le fait de la même façon que de nombreux autres membres de l’Unité africaine, des Non-alignés ou de l’ONU. Ce conflit ne constitue donc pas un problème entre Alger et Rabat. Il oppose le Maroc et le peuple sahraoui légitimement représenté par le Front Polisario. L’Algérie encourage toutes les initiatives allant dans le sens de l’application du principe de l’autodétermination, toutes les initiatives d’aboutir à la paix par un règlement politique. Malheureusement, le Makhzen privilégie le langage de la force. Et ce n’est pas là l’aboutissement à une solution politique.
A. Z.
La Tribune des Lecteurs, 26/08/2014