«La situation actuelle des droits de l’Homme au Sahara occidental est plus que jamais chaotique», a estimé, hier, Mohamed Cheikh Lahbib, secrétaire général de l’Union des travailleurs sahraouis, qui appelle les instances de l’Onu à redoubler d’efforts pour libérer son pays de l’emprise marocaine.
C’est donc un appel de détresse qu’a lancé cet homme, à l’adresse de la communauté internationale, lors d’une conférence de presse qu’il a animée, au siège du quotidien «El-Moudjahid», conjointement avec son compatriote Ahmed Dah, ex-député.
Et ce, sous thème : «La Question sahraouie et les violations des droits de l’Homme aux territoires occupés». Ainsi, le conférencier a brossé un tableau noir sur la situation des droits de l’Homme qui prévaut, ces dernières années, dans son pays et, de ce fait, tire à coups de rafale sur les autorités marocaines, les qualifiant de «source principale de violation des droits de l’Homme et de nombre de conflits qui touchent même les pays voisins». D’ailleurs, enchaîne-t-il, plusieurs institutions et organisations mondiales classent ce pays en tête des pays producteurs de drogue et de tourisme sexuel, tandis qu’aucun pays, ni instance internationale, ne reconnaissent la légitimité de son autorité sur les territoires sahraouis. S’appuyant sur le langage des chiffres pour illustrer la gravités dans l’étouffement des libertés individuelles, politiques et le droit à l’expression, l’orateur a indiqué qu’actuellement plus de 500 citoyens et plus 65 prisonniers politiques sahraouis séjournent dans des maisons d’arrêt marocaines.
Toute en regrettant le fait que le Maroc, de par son veto, manipule les missionnaires de l’Onu au Sahara occidental et achète même le silence de certains pays. Cela, en plus de la stratégie qu’il mène par la perturbation de toute action menée par des organes étrangers l’étouffement de toutes personnes étrangères travaillant dans le domaine des droits de l’Homme et des campagnes de propagande et de désinformation autour de la Cause sahraouie. Évoquant la situation des travailleurs, puisqu’il s’agit de leur secrétaire général, le conférencier a fait savoir que, depuis l’invasion des forces militaires marocaines des territoires du Polisario en 1977, des employés on été licenciés des grandes entreprises pour les remplacer par des Marocains qui dominent depuis le secteur économique.
«Le marché sahraoui est, depuis des années, dominé par des Marocains dans tous les sens», a-t-il dit en substance. De son coté, Sid-Ahmed Dah, ancien député, a fait remarquer, dans une brève intervention, que le Maroc demeure fidèle à sa politique d’extension géographique au détriment des pays voisins, créant des conflits aux frontières, tels que le cas avec l’Algérie et le Sahara occidental.
À la fin de cette rencontre, c’est au tour d’une étudiante de prendre la tribune pour transmettre les souffrances de la femme sahraouie objet, selon elle, de pratiques inhumaines de tous genres, mais qui luttent malgré pour son existence. Rappelant que les invités de cette rencontre séjournent, du 1 er jusqu’au 23 du mois en cours, en université d’été dans la wilaya de Boumerdès.
Une occasion de donner plusieurs conférences autour de cette thématique. Histoire de profiter aussi des ce rencontre pour consolider les relations entre les peuples deux pays.
Salim Nasri
Le Courrier d’Algérie, 20/08/2014
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