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La militante française, Michèle Decaster, malmenée par le Maroc. Nouvelles expulsions d’observateurs.

« Michèle Decaster, secrétaire générale de l’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique (AFASPA) a été enlevée, lundi 11 août 2014, à Tanger devant le Tribunal de première instance. »
C’est par ces mots que l’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (ASDHOM) a annoncé le nouvel incident qui vient d’émailler le voyage de cette militante française.
En effet, le soir du 6 août dernier, Michèle Decaster avait été expulsée du Sahara occidental, alors qu’elle était encore dans le bâtiment de l’aéroport d’El Ayoun (« capitale » de ce territoire non-autonome sous occupation marocaine depuis 39 ans).
Que s’est-il donc passé qui puisse expliquer ces deux événements alors que Michèle Decaster se rend régulièrement auprès de ses amis Sahraouis depuis ces dernières années, pour passer une à deux semaines de vacances hors des missions d’observation des procès ?
Cette fois- ci, elle avait prévu d’y rester trois semaines à El Ayoun et Dakhla.
Un petit retour en arrière s’impose.
Le 6 août, Michèle Decaster dit avoir été « enlevée », selon son propre témoignage parvenu à Nouvellesdusahara.fr le lendemain.
« J’ai été séquestrée dans un véhicule présenté comme étant un taxi. Je n’ai pas été expulsée du Maroc, ayant fait valoir que cette expulsion aurait été illégale car sans décision judiciaire alors que j’étais entrée en toute légalité à Casablanca. »
Pour sa sécurité, la présidente de l’AFASPA a voulu prévenir le Consulat de France et les défenseurs des droits de l’homme. Mais, a-t-elle raconté, « les vingt policiers, en civil, m’ont interdit de téléphoner, ce que j’ai voulu faire pourtant, mais l’un d’eux, plus vindicatif que les autres, m’a saisi la main pour me prendre mon mobile. Dans la bousculade qui eut lieu, il a fait valser la batterie que je n’ai pu rattraper. Mon téléphone était donc hors d’usage ! »
Ensuite, « les policiers m’ont ensuite conduit à ce qu’ils ont déclaré être un taxi mais je ne voulais pas monter sans ma batterie. Ils se sont alors mis à trois pour me pousser dans le véhicule, un autre passant par l’autre porte pour me tirer… »
« Je précise que je n’ai pas été tabassée, seulement rudoyée à deux reprises : dans l’aéroport et devant le taxi. Deux hommes en civils sont montés à bord en sus du chauffeur. Et trois fourgons des GUS (Groupes Urbains de Sécurité) nous ont « escortés » jusqu’à la sortie de El Ayoun ainsi qu’un véhicule banalisé qui fut seul à nous suivre jusqu’à la sortie du territoire non autonome du Sahara occidental. Direction Agadir m’a-t-on annoncé alors. »
Après un voyage éprouvant, Michèle Decaster précise avoir été reçue le lendemain par la Vice-Consul de France à Agadir. Elle devait être reçue également par l’Ambassade de France.
Décidée à rester au Maroc, Michèle Decaster a regagné Casablanca, par où elle était passée à l’aller pour prendre un avion vers El Ayoun. Elle a été semble-t-il constamment suivie par des agents de la sureté marocaine.
Elle a été appréhendée une seconde fois par la police du pays, lundi dernier.
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