Acculé par les rapports de plus en accablants émanant d’organisations internationales sur les niveaux atteints par la culture et le trafic de drogue sur son territoire, le royaume du Maroc active ses relais «amis» pour tenter de se dédouaner, croyant l’opinion internationale aussi crédule que ses sujets.
Ainsi, le Makhzen recourt-il à des «experts» étrangers pour essayer de cacher ce que tout le monde sait, à savoir que le Maroc devance désormais l’Afghanistan dans la production mondiale de drogue, se plaçant ainsi au premier rang.
Selon un rapport de la très sérieuse ONUDC, le Maroc reste le plus grand pays producteur de cannabis au monde. Le pays compte environ 800 000 cultivateurs de cannabis. Un classement peu honorable pour un pays qui, dans les discours de ses dirigeants, aspire à une place de leadership économique dans la région. Parmi ces «experts» à la solde du Makhzen, l’Espagnol Miguel Angel Puyol Garcia qui s’est livré à une plaidoirie pathétique, digne des saltimbanques des cours royales, reprise ce jeudi par l’agence officielle marocaine MAP.
Ce courtisan attiré du Palais, pompeusement présenté comme un «expert des questions maghrébines», n’a rien trouvé de mieux pour disculper ses bienfaiteurs que de s’en prendre à l’Algérie, cible obsessionnelle du Makhzen. Selon lui, «l’Algérie, qui détient un registre macabre dans le domaine de prolifération des drogues dures dans le continent africain, n’est pas bien placée pour donner des leçons ou des conseils au Maroc».
Ainsi, à ses yeux, les comptes rendus quotidiens de saisie de quantités impressionnantes de cannabis traité provenant du Maroc ne sont que des «pratiques provocatrices du régime algérien contre le Maroc». Et pour mieux arrimer son réquisitoire au discours usité au Maroc, il jure que ces «pratiques font obstacle à l’édification de l’Union maghrébine».
Plus pernicieux, il juge que «l’Algérie, un pays incapable de résoudre ses problèmes internes liés au respect des droits de l’Homme, au chômage et aux infrastructures de base, se livre à des pratiques abjectes et illicites pour déstabiliser le royaume du Maroc, dont le processus de réformes suscite l’admiration de la communauté internationale», pérore-t-il.
Flagorneur, il va jusqu’à déclarer que «poussée par l’hostilité et la jalousie, l’Algérie ne cesse de mobiliser ses ressources financières, politiques et diplomatiques pour nuire aux intérêts du Maroc, un pays fort de sa politique de réformes et du respect des droits de l’Homme sous la conduite de Sa Majesté le roi Mohammed VI».
A court d’arguments, le mercenaire espagnol inverse carrément les données en reprenant un discours en vogue actuellement chez les voisins de l’ouest, selon lequel les autorités algériennes mèneraient depuis quelque temps «une campagne préméditée consistant à inonder le royaume de psychotropes et à y faire proliférer des crimes liés à la toxicomanie».
Il faut savoir que ce Miguel Angel Puyol Garcia est sollicité par Rabat à chaque fois que les relais politiques et médiatiques internes se trouvent incapables de défendre une position ou de «couvrir» des scandales aussi compromettants que ceux de la pédophilie, de la drogue et de la corruption qui gangrènent le royaume. Il intervient aussi souvent sur la question sahraouie, pour chanter, là également, les vertus du plan d’autonomie proposé pour le Sahara Occidental occupé.
Il est connu aussi pour être un bouffon zélé du roi Mohammed VI, dont il loue systématiquement toutes les démarches. Interrogé en 2012 sur les mesurettes (nomination d’un islamiste BCBG à la tête du gouvernement, entre autres) prises par le roi dans la panique pour parer à la vague d’insurrections qui traversait le monde arabe, son laudateur s’est enhardi pour dire que «les réformes réalisées par Sa Majesté ne sont pas dues aux manifestations qui ont lieu dans le monde arabe, mais c’est plutôt parce que le roi est une personnalité visionnaire».
R. Mahmoudi