Les quantités de kif en provenance du royaume marocain saisies en Algérie sont en hausse. Plus de 95 tonnes de résine de cannabis ont été interceptées durant les six premiers mois de l’année en cours, soit une hausse de 25 tonnes de la quantité saisie durant la même période de l’année pas- sée, indique l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT).
Par Massi Salami « A u total, 95 592,973 kg de résine de can- nabis ont été saisis durant les six premiers mois de l’année en cours, contre 70 202,043 kg durant la même période de l’année 2013 », a indi- qué le directeur général par inté- rim de l’Office, Mohamed Benhalla. L’Algérie qui mobilise tous les moyens pour lutter contre le déversement de ce poison, semble dépassé d’autant que des tonnes de résine de cannabis continuent de transiter par nos frontières afin qu’elles soient commercialisées, soit sur le territoire national ou acheminées vers l’étranger.
Le Maroc, premier producteur de kif au monde, lui, ne bouge pas le petit doigt face à cette situation et dirige l’essentiel de sa production vers l’Algérie dans le seul but de nuire. Sinon comment expliquer la facilité avec laquelle les réseaux de commercialisation agissent sur le territoire du royaume avant d’accéder en Algérie. D’ailleurs, selon le bilan global des services de lutte contre la drogue, « toute la quantité de résine de cannabis saisie provient du Maroc ».
La quantité saisie de résine de cannabis durant le premier semestre de l’année 2014 en comparaison avec la même période de 2013, a augmenté de 36 %, a précisé M. Benhalla. Selon lui, la situation « n’est pas étonnante, mais reste très inquiétante notamment pour la santé des Algériens et l’ampleur de la criminalité ». D’ailleurs, force est de préciser que le nombre d’affaires liées à ce commerce et de personne arrêtées et traduites devant la justice est en hausse permanente. Le directeur général par intérim de l’Office a fait remarquer par ailleurs, que ce bilan englobe également 1 191,126 grammes de cocaïne qui ont été saisis durant les six premiers mois de l’année 2014, contre 217,778 grammes à la même période de l’année 2013, ainsi que la découverte et l’éradication de 2 060 plantes de cannabis et 7.470 plantes d’opium.
Les services de lutte ont également saisi 667 931 comprimés de substances psy- chotropes de différentes marques, contre 583 185 com- primés durant la même période de l’année 2013, soit une hausse de 14 % des quantités saisies. « Les substances psychotropes saisies dénotent que les trafiquants de drogue font transiter ces substances par les frontières sud du pays, a relevé M. Benhalla. Il a expliqué qu’il s’agit d' »une importation illicite de laboratoires clandestins gérés par des trafiquants de drogue », ajoutant qu’il existe également « des médicaments fabriqués dans des laboratoires étrangers, mais qui sont parfois détournés vers les marchés illicites ». Evoquant les mesures de lutte, il a indiqué que les quantités saisies « démontrent les efforts colossaux déployés par les services de lutte contre ce phénomène, ainsi que leur bonne maîtrise et leur professionnalisme en la matière ». Toutefois, la situation est des plus graves, sachant que l’Algérie est en passe de devenir un pays de consommation après avoir été un pays de transition. Et que les drogues dures ache- minées depuis les pays du sahel, via les flux migratoires, rendent les choses plus compliquées.
Selon la même source, 8 497 individus, dont 118 étrangers, ont été interpellés par les ser- vices de lutte, durant la même période, pour des affaires liées à la détention, trafic ou commercialisation de la drogue. Par ailleurs, M. Benhalla a fait état de l’existence d’une « surveillan-ce accrue » par les pays de la Méditerranée, à travers la mise en place de dispositifs maritimes visant à coordonner leurs efforts pour juguler le phénomène de trafic de drogue. M. S.
Les Débats, 12/08/2014