Michele Decaster, présidente de l’AFASPA, l’Association française de solidarité avec le peuple sahraoui, a été enlevée mercredi soir à l’aéroport d’Al Ayoun, capitale occupée du Sahara occidental par le Maroc où elle se rendait. Elle a été détenue pendant deux heures et rudoyée par un groupe d’hommes en civil, poussée de force dans un taxi où trois des individus sont montés avec elle et l’ont amené à Agadir où ils l’ont laissé devant un hôtel dans l’après-midi de jeudi après une course à tombeau ouvert à travers le Maroc.
Michele Decaster, dont le téléphone portable avait été rendu inutilisable par ses ravisseurs, a alors pu entrer en communication avec le consulat et l’ambassade de France, ainsi que sa famille. Il s’agit d’une intolérable atteinte à la personne, à la liberté de circuler et à celle d’informer, la présidente de l’AFASPA rendant régulièrement compte des violations des droits des populations sahraouies vivant sous occupation marocaine et du sort indigne fait aux prisonniers politiques par le régime de Rabat.
Dans une lettre envoyée par e-mail, la présidente de l’association française (AFASPA), a témoigné sur les circonstances de son arrestation à l’aéroport d’El-Ayoun occupée par les forces marocaines qui l’ont contraint à se rendre dans la ville d’Agadir. «J’ai été enlevée contre ma volonté à l’aéroport d’El Ayoun et séquestrée dans un véhicule présenté comme étant un taxi. Je n’ai pas été expulsée, ayant fait valoir que cette expulsion aurait été illégale, car sans décision judiciaire, alors que j’étais entrée en toute légalité à Casablanca», a déclaré Michelle Decaster dans sa lettre rapporté hier par l’agence de presse sahraouie SPS.
«Je n’ai pas pu vous prévenir de la suite, car ces policiers fourbes et menteurs ont déclaré qu’ils allaient me présenter à une autorité judiciaire comme je l’ai réclamé (…). Ils m’ont interdit de téléphoner», a-t-elle souligné. Et d’ajouter : «Les policiers marocains ont utilisé la force pour la pousser dans un taxi», précisant qu’à l’arrivée, elle a refusé de quitter la voiture.
«Un policier est intervenu à la demande du chauffeur, mais il a fait droit à mon exigence d’être conduite dans un hôtel correct à Agadir», a-t-elle indiqué.