Bien faire…

Quant à la question du Sahara Occidental, l’Algérie n’a besoin ni de s’expliquer ni de se justifier. Outre ses positions de principe jamais démenties, qui avaient fait d’Alger jadis la  » Mecque des révolutionnaires « , c’est la planète entière, à l’exception de la France, et un peu de l’Espagne, qui considèrent que le Sahara Occidental reste l’ultime colonie en Afrique.


Par Mohamed Abdoun
Ramtane Lamamra est un diplomate chevronné. Il porte, loin et fièrement le verbe. Grâce à lui, la voix de l’Algérie a su (re)trouver grâce aux oreilles pour lesquelles elle était devenue inaudible pendant un certain temps. 
Ce qui retient le plus l’attention dans l’entretien qu’il vient d’accorder à nos confrères de Jeune Afrique (entretien effectué en trois fois, et en des lieux différents, ce qui donne un aperçu, ne serait-ce que sommaire de l’immensité des tâches qu’abat tous les jours Ramtane Lamamra), réside sans doute dans l’élégance du style, voire la condescendance paternelle (et pas du tout paternaliste, dont il a su faire montre en évoquant l’insulte qui avait visé l’Algérie de la part de son confrère marocain. En agissant de la sorte, Lamamra s’est contenté de refléter cette image de force tranquille qu’incarne l’Algérie depuis qu’elle a réussi à en finir avec le terrorisme, son goulot d’étranglement financier et la crise politique qui en avait menacé la stabilité et le devenir pendant un temps.
 
Comme déjà écrit précédemment, en ce qui concerne la réouverture des frontières terrestres avec le Maroc, c’est ce dernier, encore une fois durement épinglé par l’ONU, qui se trouve en position de quémandeur, alors que nous, nous nous trouvons dans celle, très enviable, de commandeur. Une explication détaillée relative aux conditions posées par Alger avait déjà été livrée dans un éditorial datant de quelques jours à peine. Je pense, donc, qu’il est inutile d’y revenir en détails, d’autant que le propos ne réside pas (véritablement) ici. Quant à la question du Sahara Occidental, l’Algérie n’a besoin ni de s’expliquer ni de se justifier. Outre ses positions de principe jamais démenties, qui avaient fait d’Alger jadis la  » Mecque des révolutionnaires « , c’est la planète entière, à l’exception de la France, et un peu de l’Espagne, qui considèrent que le Sahara Occidental reste l’ultime colonie en Afrique. Si Rabat pense que les territoires sahraouis sont siens, et que le peuple de ce pays lui est acquis (ce qui n’est évidemment pas le cas, disons-le tout net), on se demande bien qu’est-ce qui empêche encore le royaume chérifien d’accepter que se tienne un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui… Une pareille question est d’autant plus pertinente que le Maroc, du vivant du roi Hassan II en avait accepté le principe au moment de la signature d’un accord de paix avec les dirigeants du Front Polisario. Pas la peine, dès lors, de rappeler à nos amis marocains que leur revirement, doublé d’affreux crimes commis au quotidien dans les territoires occupés, représente une politique inacceptable, condamnable et un tantinet… minable. M. A.
http://www.tribunelecteurs.com/fichier/12_8_2014/edito.html

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