Amina Hakem
L’Amérique est au chevet de l’Afrique. L’oncle Sam s’est enfin réveillé pour se pencher sur ce continent qui attise depuis longtemps les multiples convoitises des Français mais aussi et surtout des Chinois et à un degré moindre celui des Japonais. Barack Obama, bientôt retraitable, a voulu à deux ans de son départ de la Maison Blanche, revenir sur les terres de ses ancêtres.
Un peu comme un oubli que l’on veut réparer à la fin de sa vie, à la fin d’un mandat. Un peu tard, un peu à la va-vite. Et c’est les promesses qui fusent, comme les promesses de quelqu’un qui se sait fautif et qui veut se corriger, se rattraper, tout réparer, mais manque cruellement de temps et de méthodologies. Ainsi et à l’emporte pièce on annonce la mobilisation de plus de 33 milliards de dollars – aide publique et investissements privés – à destination de l’Afrique.
C’est Obama en personne qui en a fait l’annonce, non sans demander aux dirigeants africains à créer un environnement politique et économique propice aux affaires. Le président américain a reconnu clairement que son pays a délaissé ce continent et qu’un retard abyssal doit être comblé à long terme. Et pour étayer cette grande faille dans la politique économique extérieure des USA, Obama a déclaré que les échanges des Etats-Unis avec l’ensemble du continent africain étaient équivalents à ceux réalisés avec le seul Brésil.
«Sur l’ensemble des produits que nous exportons à travers le monde, seuls 1% vont vers l’Afrique sub-saharienne». Dans ce sommet où plus de 40 chefs d’État et de gouvernements africains ont été conviés, trois leaders n’ont pas été invités pour des considérations politiques : ceux du Soudan, du Zimbabwe et de l’Érythrée. Ils n’entrent pas dans les prévisions de l’Administration américaines pour des raisons que l’on retrouve pourtant chez bien d’autres leaders africains qui ne sont pas connu pour leurs farouches convictions démocratiques ni pour leur défense de l’alternance au pouvoir.
Mais les choix des Américain sont ainsi faits et personne des présents n’y trouvera rien à redire. Les Américains s’engagent donc à remonter une bien dure pente où ils n’ont aucune garantie de réussite face à l’avancée conséquente prise par les Chinois dans le continent africain. Les Chinois qui se soucient très peu des considérations politiques et des exigences démocratiques.
Eux ils ont compris bien avant tout le monde que ce continent vierge est tout simplement la terre des affaires dans un monde qui frôle l’asphyxie.
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