Le Makhzen veut-il torpiller les négociations d’Alger sur le Nord-Mali ?

Au moment où un site électronique,  dont on ne sait trop s’il est algérien,  même s’il est basé à Alger, veut occulter les  succès indéniables  de la diplomatie algérienne  qui serait, selon lui, «léthargique», au Maroc, medias et, officiels  ne peuvent cacher leur dépit face aux réussites de notre diplomatie  depuis  l’arrivée à sa tête  de Ramtane Lamamra, l’un des plus brillants diplomates de sa génération. 
Ainsi, après la violente réaction  du MAE marocain qui n’eut d’autre recours que l’insulte, alors qu’il était pris de court par la nomination par l’Union africaine d’un représentant spécial pour le Sahara occi- dental, le Maroc joue les ingérences pour torpiller les négocaitions d’Alger sur le règlement de la crise du Nord-Mali . En effet, selon des  médias  du Makhzen, le Premier ministre malien, Moussa Mara, a invité le Maroc à «continuer à jouer de son influence» en vue d’une solution de paix durable et définitive au Mali.
D’après les mêmes sources, «les autorités algériennes et le président mauritanien, Mohamed Ould-Abdelaziz, qui préside l’Union africaine,ont tout fait pour exclure le Royaume des circuits d’efforts pour la paix entre le gouvernement de Bamako et les Touareg du Nord-Mali». Cette information confirme que les experts ne se sont pas trompés, en situant le risque d’obstacle à la réussite de la démarche de paix engagée par l’Algérie dans les tentatives du Maroc de poser des entraves à sa mise en œuvre. Mais ils ont sans doute eu raison, aussi, d’ajouter que ces tentatives sont vouées à l’échec. 
Le Maroc enrage, encore une fois, devant le succès de la diplomatie algérienne qui va se concrétiser dans la signatu- re d’une feuille de route pour la mise en œuvre d’un cadre de négociation directe entre le gouvernement malien et les organisations armées, repré- sentant les communautés de l’Azawad.Le statut de chef de file des négociateurs est reconnu et accordé à notre pays dans un processus encadré par l’Organisation des Nations unies,l’Union africai- ne et l’Union européenne.
La diplomatie algérienne est acti- ve dans son voisinage et cela ne plaît pas au Maroc qui s’obstine à prêter à notre pays des intentions de positionnement sur l’échiquier africain et,dans ce cas précis, sahélien. À croire que le prestige de l’Algérie serait artificiel et aurait donc besoin d’être valorisé par un activisme diplomatique,comme c’est le cas pour le Maroc. C’est oublier l’histoire des relations entre l’Algérie et ses voisins, et plus largement avec les pays africains. 
L’Algérie a toujours eu une politique activeà l’égard du continent et plus particulièrement lorsque se fait sentir le besoin de son intervention, sans ingérence dans les affaires intérieures des pays, comme le dicte son principe de politique étrangère.Le dernier acte,en date de cette politique, est dans la réunion coprésidée,hier,à Tébessa par le Premier ministre,Abdelma- lek Sellal,et le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaa, sur les questions sécuritaires, mais aussi les rela- tions bilatérales et en rapport avec le développement. Il est évident que le Maroc, lesté par le gros problème de déco- lonisation du Sahara occidental qu’il traîne, est fortement handicapé dans sa politique africaine. C’est encore plus vrai maintenant que l’UA a décidé de s’impliquer davantage  dans le conflit qui oppose le Polisario au Maroc, comme en atteste la nomination de l’ancien président mozambicain,Joachim Chissano, au poste d’Envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental. Et si le Royaume conteste cette décision, c’est moins parce qu’il y voit la main de l’Algérie, ce qu’il avance comme prétexte, mais parce qu’elle confirme l’ap- préciation de l’instance afri- caine concernant le caractère du conflit au Sahara occidental, à savoir un problème de décolonisation. Une question d’autant plus essentielle pour l’UA qu’elle  porte entre autre sur le non-respect par le Maroc du principe cardinal de l’intangibilité des frontières  et de l’engagement solennel pris par feu Hassan II devant ses pairs au Sommet  de Nairobi d’accepter le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Sans parler de la signature à Houston sous l’égide  de l’ancien secrétaires d’État americain James Baker,de l’accord   de paix traçant les modalités pratiques de l’organisation du référendum d’autodétermina- tion. Un accord légèrement amendé, mais qui constitue le socle du plan de règlement onusien que le Maroc conti- nue à obstruer. 
Mokhtar B.
Le Courrier d’Algérie, 24/07/2014

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