Palestine : l’extraordinaire lâcheté des pays arabes

Entre l’Arabie saoudite qui finance les djihadistes à travers le monde, le Qatar qui joue sur plusieurs registres pour maintenir sa place dans le jeu des équilibres géopolitiques, l’Egypte soumise au chantage des aides financières américaines et le Maroc qui a besoin du soutien occidental dans sa colonisation du Sahara occidental, que peut faire le peuple palestinien contre le déluge de feu qui s’abat sur lui dans la bande de Ghaza et les projets de colonies qui grignotent, chaque jour un peu plus de ce qui devrait être l’assise territoriale du futur Etat de Palestine, libre et indépendant ?

Le bilan de l’agression israélienne sur la bande de Ghaza a dépassé la barre des 400 morts, en l’espace de douze jours seulement
Par Lyès Menacer

Le bilan de l’agression israélienne sur la bande de Ghaza a dépassé la barre des 400 morts, en l’espace de douze jours seulement. Sans compter les centaines d’autres blessés et les déplacés qui ont fui leurs maisons, complètement rasées par les incessants pilonnages de l’armée d’occupation israélienne. Rien que pour la journée d’hier, une quarantaine de personnes a été tuée près de quatre cents autres blessées, dans un «pilonnage intensif» qui a visé Chajiyaa, un quartier de l’est de la bande de Ghaza. Qualifiée de crime contre l’humanité, cette attaque de l’armée israélienne a provoqué un tollé au niveau mondial. Plusieurs marches de soutien au peuple palestinien ont été organisées dans plusieurs capitales occidentales. Tous les appels et les tentatives de médiation, régionales et internationales, pour un arrêt immédiat de l’opération militaire israélienne se sont soldés par un échec. Désarmé face au déchaînement de la violence israélienne, le président de la Palestine, Mahmoud Abbas, éprouve aussi du mal à mobiliser autour de lui, aussi bien chez le Hamas que chez les membres de la communauté internationale, pour un cessez-le-feu immédiat et un retour à la table des négociations. La poursuite de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, suite à l’assassinat de trois adolescents juifs en juin dernier, a donné lieu à des tensions diplomatiques entre la Turquie et l’Egypte, sévèrement critiquée par Ankara au sujet de sa position dans cette guerre à arme inégale entre un Etat surarmé et impuni, et un peuple laissé pour compte par ce qui est appelé «communauté internationale». Esseulé dans sa résistance contre l’occupation israélienne qui songe à réoccuper la bande de Ghaza, le peuple palestinien a eu droit, pour la énième fois, à un «courageux» soutien des gouvernements arabes, à travers une déclaration dénonçant «le bombardement israélien de Chajaya», texte rendu public via le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, depuis les salons feutrés de cette organisation au Caire. Pour rappel, la Ligue arabe s’est décidée à se réunir «pour examiner la situation dans la bande de Ghaza» quatre jours après le début de l’agression israélienne contre cette enclave à la frontière fermée avec l’Egypte depuis le début du blocus imposé par Tel-Aviv, il y a presque six ans. 
En dehors de leurs appels inaudibles, à l’adresse d’une communauté internationale, majoritairement acquise à Israël, ni les Etats arabes ni leurs différentes organisations n’ont eu le courage de prendre des mesures concrètes pouvant contraindre Tel-Aviv à mesurer la portée de ces agressions à répétition contre la Palestine. Si certains pays arabes autorisent leurs peuples à manifester dans la rue leur colère et leur soutien aux Palestiniens, leurs gouvernements continuent d’entretenir des relations diplomatiques et commerciales très étroites avec Israël. L’autorisation fournie par l’Arabie saoudite à Israël, pour le survol de son espace aérien en cas de guerre contre l’Iran n’est pas un fantasme de certains médias qui s’intéressent de près aux relations secrètes qu’Israël entretient avec les pays du Golfe. Entre l’Arabie saoudite qui finance les djihadistes à travers le monde, le Qatar qui joue sur plusieurs registres pour maintenir sa place dans le jeu des équilibres géopolitiques, l’Egypte soumise au chantage des aides financières américaines et le Maroc qui a besoin du soutien occidental dans sa colonisation du Sahara occidental, que peut faire le peuple palestinien contre le déluge de feu qui s’abat sur lui dans la bande de Ghaza et les projets de colonies qui grignotent, chaque jour un peu plus de ce qui devrait être l’assise territoriale du futur Etat de Palestine, libre et indépendant ?
L. M.

http://www.latribune-dz.com/news/article.php?id_article=7252

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