Le peuple sahraoui a montré beaucoup de patience dans sa lutte pour l’indépendance, mais le maintien de la situation actuelle est impossible et déconseillé, dit-il
Le Président du Parlement sahraoui et chef de la délégation des négociateurs sahraouis avec le Maroc sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies, Khatri Addouh, a déclaré lors d’une conférence de presse tenue à Las Palmas de Gran Canaria que les dernières résolutions de l’ONU signalent avec claireté que la solution du problème du Sahara occidental passe par le respect scrupuleux au droit à l’autodétermination.
Khatri a signalé à la presse canarienne que, après 39 ans de l’invasion marocaine, d’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc, la communauté internationale considère le territoire comme non-autonome, ce qui a été clairement indiqué dans le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU, et elle est convaincue que la solution à la situation qui prévaut dans l’ancienne colonie espagnole passe par le libre exercice du peuple sahraoui à l’autodétermination.
“Le Maroc continue à bloquer les efforts de l’ONU, en faisant obstruction aujourd’hui à la visite au territoire du représentant spécial du Secrétaire général. Cependant, la communauté internationale et les Nations Unies conçoivent le problème du Sahara comme un problème de décolonisation, et non pas un problème interne marocain ni un problème bilatéral entre le Maroc et l’Algérie”, a-t-il ajouté.
Khatri a signalé que le projet de solution que le Maroc pose sur la table des négociations est d’otroyer au Sahara occidental un statut d’autonomie sous souveraineté marocaine. Mais depuis 2011, l’ONU demande au Maroc de réfléchir à une autre solution parce que le Sahara n’est pas un territoire marocain et, par conséquent, il ne peut rien lui octroyer. « Ce que le Maroc souhaite est imposible parce que c’est le peuple qui doit décider et sachant que les résolutions vont vont à l’encontre de leurs intérêts, ils bloquent les efforts de l’ONU”, a déclaré le président du parlement sahraoui. La proposition sahraouie, en revanche, est basée sur l’autodétermination avec trois possibilités: annexion au Maroc sans plus; autonomie sous l’autorité du Maroc et l’indépendance et, en tout état de cause, ajoute le responsable sahraoui, nous sommes prêts à discuter avec le Maroc de toutes les circonstances concernant les relations commerciales, la sécurité et la coopération de toutes sortes.
Du point de vue politique, nous demandons de poursuivre les efforts pour accélérer la solution et considérons très positif le fait que le Secrétaire général de l’ONU a fixé le mois d’Avril 2015 lcomme échéance pour une évaluation approfondie du processus et adopter les conclusions nécessaires du Conseil de sécurité, a-t-il ajouté tout en demandant à l’Espagne qui, à son avis, a la responsabilité juridique vue son rapport historique avec la région, et aux îles Canaries, qui ont toujours eu des relations d’amitié et de coopération avec le Sahara dans le passé et peuvent avoir des intérêts communs avec un Sahara occidental indépendant dans l’avenir, à jouer un rôle de soutien et de mobilisation à côté de la communauté internationale.
Il dénonce le fait que depuis 1975, il ya eu des violations des droits de l’homme, avec 600 disparus, environ 70 prisonniers politiques dans les prisons marocaines, l’occupation du territoire et la commercialisation de ses ressources, et, depuis quelques années, le Maroc empêche les visites des observateurs et représentants de l’opinion publique internationale visant à rapporter sur la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, ce qui pourrait engendrer une situation d’escalade de la violence parce que, bien que le peuple sahraoui a fait preuve de beaucoup de patience et n’a pas fixé une date limite dans sa lutte pour l’indépendance et a voulu le faire pacifiquement, le maintien de la situation actuelle est impossible et déconseillé.