Quand l’U.A gifle le Makhzen

Le Maroc perd de plus en plus de soutiens africains à sa colonisation du Sahara occidental. Bien qu’il se soit payé l’appui de beaucoup de pays notamment de l’Afrique de l’ouest, il vient de recevoir une gifle au niveau institutionnel.
En effet, l’Union africaine (U.A) vient de décider la nomination d’un envoyé spécial pour le Sahara occidental en la personne de l’ex président du Mozambique, Joaquim chissanou (1985-2005).
C’est le fait saillant du 23ème sommet de l’Union Africaine qui vient de s’achever à Malabo, en Guinée Equatoriale, sous la présidence du président mauritanien Mohamed Abdul Aziz.
Cette décision de l’UA est d’autant plus importante que le sommet a vu la participation du SG de l’ONU, Ban Ki moon dont le rapport en avril dernier a été très critique vis-à-vis du Maroc.
Et comme il fallait s y attendre, le makhzen est monté sur ses grands chevaux pour dénoncer la décision de l’Union Africaine de nommer un « envoyé spécial » pour le Sahara occidental. Rabat a tout de suite pondu un communiqué dans lequel elle juge l’ONU «seule habilitée» à rechercher une solution définitive.
Un envoyé spécial pour le Sahara
« Le royaume du Maroc, partie fondamentale et incontournable à ce différend régional, ne se sent aucunement concerné par cette décision unilatérale qu’il rejette totalement », a déclaré le ministère des Affaires étrangères et de la coopération (Maec) dans un communiqué cité par l’agence officielle MAP.
Pour le makhzen, qui reçoit à l’occasion un autre camouflet à l’international après les péripéties de son général, Benslimane, malade à Paris, la décision de l’UA ne dispose d’ »aucune base juridique ni fondement politique ou légitimité morale pour intervenir de quelque manière que ce soit dans ce dossier ».
Le MAE marocain estime que « le processus de recherche d’une solution politique définitive (…) est du ressort exclusif de l’ONU ». Mais Rabat ne cache pas sa grosse colère tant il est conscient du poids de l’Union Africaine est une institution continentale dans le monde.
Rabat ne décolère pas
Il est dénoncé alors ce qu’il qualifie de «parti pris radical et injustifié et ses positions (…) sont en contradiction avec le processus onusien en cours ».
Évidemment le royaume jette la pierre sur l’Algérie sans la nommer en évoquant « certaines parties connues pour leur anti marocanisme primaire de prendre en otage l’agenda de l’organisation panafricaine ».
Mais cette réaction de dépit de la part d’une monarchie qui semble avoir perdu la boussole, ne change pas grand-chose à la donne.
Il faut savoir que le Maroc s’est retiré de l’UA (alors OUA, ndlr) en 1984 pour protester contre la reconnaissance par cette instance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et ne l’a pas réintégrée depuis.
Au-delà de l’apport concret de l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, un «fervent défenseur de la thèse séparatiste », selon les journaux du makhzen, la cause sahraouie gagne incontestablement plus d’audience avec sa nomination.
En Afrique, le lobbying du Maroc à coup de distribution d’argent et d’ouverture d’antennes pour les banques proches du palais, n’a finalement pas suffi pour acheter tous les Africains.
http://www.algerie1.com/zoom/quand-lu-a-gifle-le-makhzen/
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