Les congressmen ont considéré que l’échec pour la tenue de ce référendum par la Minurso portait atteinte à la primauté du droit.
Le récent vote du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental suscite toujours autant d’intérêt avec, il est vrai, des appréciations diamétralement divergentes. Les uns se contentent de relever que l’instance onusienne n’a pas suivi les recommandations du secrétaire général de l’ONU quant à un élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) à l’observation des droits de l’homme.
Mais pour d’autres, l’essentiel a été préservé, puisque la question du Sahara est toujours traitée sous l’angle de la décolonisation et, en ce sens, se trouve réaffirmé le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. A cet égard, plusieurs membres du Congrès américain ont appelé le secrétaire d’Etat, John Kerry, à prendre «des mesures fortes et immédiates», afin que cet objectif soit atteint. Dans une lettre adressée jeudi au chef de la diplomatie américaine, des membres républicains et démocrates de la Chambre des représentants ont exhorté M. Kerry à demander à la représentation américaine auprès des Nations unies «à déployer tous les efforts pour permettre à la Minurso de réaliser son mandat d’organiser un référendum sur le statut du Sahara occidental», lui rappelant que lorsque le Front Polisario et le Maroc avaient signé un cessez-le-feu en 1990, l’ONU avait créé la Minurso pour la tenue d’un référendum l’année suivante.
Les congressmen ont considéré que l’échec pour la tenue de ce référendum par la Minurso portait atteinte à la primauté du droit ainsi qu’aux dizaines de résolutions de l’ONU qui reconnaissent, pourtant, le droit des Sahraouis à l’autodétermination. Par ailleurs, les membres du Congrès ont également soulevé, à M. Kerry, la question des droits de l’homme en notant que le «peuple sahraoui est soumis à des violations généralisées de ses droits de l’homme par le Maroc », tel que constaté notamment par les rapports du département d’Etat américain, Human Rights Watch, Amnesty International, RF Kennedy Center, et Freedom House. Là n’est pas la première intervention des parlementaires américains.
En 1998, rappelle-t-on, le Congrès américain avait adopté une résolution soutenant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Un grave revers pour le Maroc qui croyait pouvoir contrarier les efforts de l’ONU en vue de «remettre sur les rails» le processus de paix. L’instance américaine a aussi, rappelle-t-on, apporté son soutien à James Baker, ancien secrétaire d’Etat, en charge alors de cette mission en tant qu’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU. M. Baker a dû démissionner de son poste pour protester contre le blocage du processus de paix.
Mohammed Larbi
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