Maroc : sale temps pour Mohamed VI

La croissance économique du Maroc devrait connaître un fléchissement en 2014 dû essentiellement aux contre- performances du secteur agricole affecté par un important pluviométrique observé depuis le démarrage de la campagne agricole 2013-2014, ont prédit vendredi deux institutions publiques de statistiques.
Alors que la loi de finances 2014 tablait sur une croissance économique de 4,2% pour l’année en cours, le Haut commissariat au plan (HCP) et le Centre marocain de conjoncture (CMC) viennent de réviser à la baisse cette prévision en la ramenant à 2,4%. Selon le HCP, les trois premiers mois de l’année 2014 ont été marqués par un déficit pluviométrique de 28% par rapport à la même période d’une année normale et 30,1% par ,rapport à la même période une année auparavant, une «situation qui a impacté les travaux d’ensemencement des cultures précoces notamment les céréales, dont la superficie emblavée n’aurait pas dépassé 4,78 millions hectares, à la mi-février 2014, en baisse de 20,2% en variation annuelle». Le secteur agricole dont dépend en grande partie la croissance économique du Maroc contribue à hauteur de 19% au Produit intérieur brut (PIB) et emploie environ 45% de la population active, a-t-on indiqué de source gouvernementale.
L’agriculture est considérée comme un secteur vital pour l’économie du Maroc alors que la production agricole dépend grandement de la pluviométrie et devient vulnérable face aux changements climatiques et aux effets de la sécheresse qui frappe la région. Sur la période 2008-2012, le PIB (produit intérieur brut) agricole du Maroc s’est accru de près de 32%, alors que les investissements dans ce secteur sont passés de 7 milliards de dirhams (environ 623 millions d’euros) en 2008 à 14 milliards de DH (environ 1,246 milliard d’euros), a, en outre, souligné le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, à Meknès où se tient le 9e Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM, 24 avril-3 mai). Par ailleurs, le Maroc est actuellement confronté à la décision prise le 7 avril par l’Union européenne (UE), premier partenaire commercial du royaume, de modifier le régime des prix d’accès des produits extra-communautaires notamment les fruits et légumes. Le Maroc dont le secteur agricole demeure fortement dépendant du marché de l’UE, estime être le pays impacté par ce nouveau mécanisme devant entrer en vigueur le premier octobre prochain. M. Aziz Akhannouch a déclaré que «l’adoption de ce nouveau mécanisme, décidée unilatéralement par l’UE, est en contradiction avec les engagements de l’Union au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) car elle ignore totalement les dispositions pertinentes de l’Accord d’Association liant le Maroc à l’UE».
Les deux parties devraient engager, cette semaine, des discussions sur une modification du régime des prix d’accès des fruits et légumes aux marchés de l’Union Européenne (UE), selon le responsable marocain du secteur. En 2013, les exportations agricoles du Maroc en direction de l’UE ont atteint plus de 1,2 milliard d’euros.
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