Sahara Occidental : Ban Ki-moon lance un ultimatum

Dans son nouveau rapport sur le dossier du Sahara occidental, qu’il présentera le 17 avril au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU a insisté sur la nécessité de la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires occupés.
I l compte également demander le renforcement des effectifs de la Minurso, dont le mandat sera fort probablement renouvelé. M. Ban Ki-moon cite, en effet, les multiples cas de violation de ces droits par le Maroc, tout en appelant les autorités marocaines à la mise en oeuvre des mesures et des dispositifs qu’elles se sont engagées à mettre en place pour le respect des droits de l’homme des Sahraouis. Mais le chef de l’ONU a admis que l’objectif final reste, néanmoins, la nécessité d’une «surveillance durable, indépendante et impartiale des droits de l’homme» du peuple sahraoui. 
L’autre recommandation sur laquelle a particulièrement insisté le secrétaire général de l’ONU porte sur la question des ressources naturelles du Sahara occidental, dont l’exploitation illégale par le Maroc et les sociétés étrangères contractantes suscite une grande préoccupation du Front Polisario. 
C’est ainsi que M. Ban Ki-moon a noté dans son rapport qu’il était «opportun de faire appel à tous les acteurs concernés pour reconnaître le principe en vertu duquel les intérêts des populations des territoires non autonomes sont primordiaux», et ce, en application de l’article 73 du chapitre XI de la Charte des Nations unies. 
M. Ban Ki-moon, a rappelé au Conseil de sécurité que le dossier du Sahara occidental est un problème de décolonisation et que les efforts de l’ONU «restent d’une forte importance jusqu’à ce que le statut final du Sahara occidental soit défini». 
«Compte tenu de l’inscription du Sahara occidental sur la liste des territoires non autonomes depuis 1963, les efforts de l’ONU, à travers le travail de mon envoyé personnel (Christopher Ross), de mon représentant spécial (Wolfgang Weisbrod-Webe) et de la Minurso, restent d’une forte importance jusqu’à ce que le statut final du Sahara occidental soit défini», a ainsi souligné M. Ban Ki-moon dans son rapport.
Abordant la nouvelle approche adoptée, depuis début 2013, par Christopher Ross dans le cadre du processus de négociations, basé sur des consultations bilatérales et des navettes diplomatiques, le secrétaire général de l’ONU a avancé que des discussions auront lieu avec le Conseil de sécurité en octobre 2014 qui permettront de procéder à une première évaluation afin de savoir si cette nouvelle approche aura été «fructueuse» ou pas. Dans ce sens, M. Ban a invité les deux parties au conflit «à reconnaître la nécessité de faire des progrès urgents et à s’engager sérieusement sur les deux questions fondamentales définies par les orientations du Conseil de sécurité». 
Le chef de l’ONU a fait savoir au Conseil de sécurité que dans le cas où, en dépit de toutes ces démarches, aucun progrès n’aura été réalisé avant avril 2015, «le temps sera alors venu pour engager les membres du Conseil de sécurité à procéder à une révision totale du cadre du processus des négociations qu’il avait fourni en avril 2007» au Front Polisario et au Maroc.
Sur ce point, il est à rappeler que les négociations entre le Front Polisario et le Maroc avaient repris en 2007, après avoir été suspendues en 2004, et ce, en application de la résolution 1754 (2007) du Conseil de sécurité qui avait appelé les deux parties à engager des négociations sous les auspices du secrétaire général de l’ONU. Par ailleurs, le chef de l’ONU a aussi fait part de la volonté de l’Union africaine (UA) de contribuer dans le processus de règlement de la question sahraouie et a rappelé, dans ce sillage, le «rôle important» que l’ex-OUA avait joué dans les premières phases de la recherche d’un plan de règlement pour le Sahara occidental.
Néanmoins, a-t-il noté dans son rapport, le Maroc manifeste constamment une «forte opposition » à une participation de l’UA dans le règlement du problème sahraoui. Le Conseil de sécurité a tenu, jeudi dernier, sa réunion de consultation informelle sur le Sahara occidental, qui verra l’intervention de Christopher Ross et de Wolfgang Weisbrod-Weber, et ce, avant de se prononcer sur un projet de résolution vers la fin du mois en cours.
Nabil  Benali
Les Débats, 14/04/2014
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