Sahara Occidental : Rira bien qui rira le dernier

L’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Chrisopher Ross, l’avait mis en exergue en octobre 2012 après une de ses tournées dans la région : « miser sur le statu quo est une grave erreur de calcul ». 
Le Maroc s’accommode bien de cette situation de ni guerre ni paix qui ne l’empêche pas d’exploiter les ressources de ce territoire et de poursuivre la politique de répression contre la population des territoires occupés du Sahara Occidental. Pour imposer cette situation, le Maroc profite de la condition de « solution durable et mutuellement acceptable » réaffirmée par le Conseil de Sécurité dans toutes ses résolutions sur le Sahara Occidental.
Grâce au soutien inconditionnel de la France, le Maroc a réussi à muter le conflit en une bataille diplomatique et une guerre de lobbies que le Secrétaire Général trouve inviable et dans le cas qu’aucun progrès n’est réalisé avant avril 2015, il demandera au Conseil de Sécurité de procéder à une « révision totale » du cadre du processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc.
Dans le rapport qu’il remettra le 17 avril au Conseil de Sécurité, Ban Ki-moon demandera au Conseil de Sécurité de se réunir en octobre 2014 pour une première évaluation des efforts de l’ambassadeur Ross en vue de trouver une solution basée sur le droits du peuple sahraoui à l’autodétermination, tel que souligné par les différentes résolutions de l’ONU.
La menace du Secrétaire Général de remettre en question tout le processus des négociations est un signal fort des efforts de l’ONU visant à mettre fin au statu quo imposée par le refus du Maroc à toute solution basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. 
Le Maroc, voyant que Ban a décidé de mettre fin au statu quo, s’est mis en état d’alerte. Le roi Mohammed VI en personne a téléphoné le Secrétaire Général de l’ONU pour menacer de quitter le processus de paix onusien si on ne laisse pas les choses telles qu’elles sont.
Le problème majeur n’est plus l’élargissement du mandat de la MINURSO aux droits de l’homme, mais la mise en cause du statu quo dont Rabat s’accommodait pour tenter de mater la résistance du peuple sahraoui.
Pendant des années, les marocains ont misé sur le temps en se basant sur l’avis des transfuges, mais le temps est traître et le vent ne souffle toujours pas à la guise des marins. Le temps s’est retourné contre le Maroc. Il a dévoilé le caractère sauvage de la colonisation marocaine. Il a mis en exergue la nécessité de respecter le choix de la population sahraouie dans toute solution pour garantir la paix et la stabilité dans la région. Il a fait que le roi du Maroc menace de quitter le processus des négociations. Au tour des sahraouis de s’amuser. Le dicton l’a bien dit : « Rira bien qui rira le dernier ». La lâcheté ne paie pas.

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