FEMMES SAHRAOUIES : Sous le sceau du droit à l’autodétermination

C’est en 1975, il y a de cela trente-neuf ans que l’Organisation des Nations unies a retenu la date du 8 mars pour commémorer la Journée internationale de la femme, qui est célébrée cette année sous le thème : «L’Égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous» à la veille de la tenue, lundi, de la 58e session de la Commission onusienne de la condition de la femme.
Si la célébration de la Journée internationale de la femme est l’occasion de dresser à divers niveaux les progrès réalisés par l’Onu, en matière de promotion et de la protection des droits des femmes de par le monde, les plus vulnérables, notamment celles étant au coeur des conflits devraient être la priorité des priorités de l’Onu. Qu’il s’agisse de la femme palestinienne, qui depuis 1948, date de la colonisation israëlo-sioniste de la Palestine, s’est vue privée de son droit le plus fondamental, qui est le droit à la terre, comme ce fut le cas aussi pour la femme sahraouie, depuis 1975, date de l’occupation marocaine du Sahara occidental.
Si l’institution onusienne de Ban Ki-moon célèbre cette année la Journée internationale de la femme sous le thème: «l’Égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous», il est à rappeler que le premier obstacle de tout progrès est le propre du système politique colonial. Sur le plan du Continent africain, si l’ensemble de ses peuples se sont affranchis du joug colonial, souvent au terme de lourds sacrifices et consacrant ainsi le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dans l’esprit et la Charte des Nations unies, le rôle de celle-ci en direction du peuple du Sahara occidental est tributaire des soutiens de la colonisation marocaine du Sahara occidental. 
Dernière question de décolonisation en Afrique inscrite sur l’agenda de l’Onu, en ce 8 mars de 2014, l’Onu est interpellée plus que jamais à assumer ses engagements pris pour la tenue du référendum d’autodétermination. Nul n’ignore au regard des leçons de l’Histoire et des études en la matière que la femme est la plus vulnérable à subir les conséquences néfastes du colonialisme. 
La femme sahraouie, dans ce sens, fait preuve d’une résistance singulière, notamment dans les territoires sahraouis encore sous occupation marocaine. Étant au centre des pratiques coloniales marocaines, elle est la cible de celles-çi à la moindre expression pacifique dans les territoires sahraouis occupés, clamant son droit à l’autodétermination pour accéder au progrès, dont fait part le thème retenu par l’Onu en cette journée du 8 mars. Arrestations arbitraires, procès irréguliers, tortures, et voire même des disparitions forcées, tel est le lot quotidien de la femme sahraouie sous la colonisation marocaine. Autant elle est au coeur de l’arbitraire du colonisateur marocain, elle est aussi, la soeur, la femme, la fille, la mère ou la grand-mère des Sahraouis qui subissent les pratiques répressives et oppressives au quotidien de l’occupation marocaine. 
Comment l’Onu approchera-t-elle le thème de l’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous, au moment où un système politique fondamentalement de nature coloniale est érigé au Sahara occidental ? D’autant plus qu’il s’agira pour l’institution onusienne «d’établir un bilan sur les progrès réalisés, d’appeler à des changements et de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les femmes qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’histoire de leurs pays» mentionne-t-on. Toujours est-il que les militantes sahraouies, les Aminatou Haïder font face à leurs bourreaux marocains, par une résistance pacifique, une autre forme adoptée pour parachever le processus initié avant elles, les femmes martyres de la lutte de libération du peuple sahraoui, leur droit fondamental, et droit à vivre indépendantes sur leur terre, le Sahara occidental. Par ailleurs, comment traduire la portée de l’égalité pour les femmes, progrès pour toutes et tous, au moment aussi où la femme sahraouie est depuis 1975 à nos jours, une réfugiée, conséquence directe de la colonisation marocaine du Sahara occidental.
Le 8 mars pour les femmes sahraouis demeure, depuis 1975, à nos jours synonyme de réaffirmation de leur droit à un référendum d’autodétermination, seule voie à même d’inscrire leur avenir sur les chantiers du progrès à travers l’édification de leur État indépendant.
K. B.
Le Courrier d’Algérie, 08/03/2014
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