L'Algérie, cible des narcotrafiquants

Malgré les efforts de l’Etat pour lutter contre le fléau de la drogue, les chiffres avancés par les différents corps de sécurité sont de plus en plus impressionnants. Des saisies importantes confirment l’étendue du phénomène en Algérie. En effet, plus que jamais, le pays est inondé de drogues provenant essentiellement du Maroc voisin.
Les quantités saisies annoncées par les services de sécurité ont avoisiné les 200 tonnes en 2013, dont 63,4 tonnes ont été réalisées par les services des douanes, a indiqué le directeur central du renseignement douanier, Medjebar Bouanem. Selon ce haut responsable des douanes, la totalité des stupéfiants saisis par ses services (63 tonnes) représentait du kif traité en provenance du Maroc, premier producteur de cannabis au monde, selon le dernier rapport de l’Office des Nations unies pour la drogue et le crime.
Il relève que l’examen des chiffres des saisies opérées ces dernières années fait ressortir une hausse considérable des quantités de stupéfiants qui tombent dans les filets des douanes. En 2006, les saisies qui n’ont pas dépassé les trois tonnes ont augmenté à quatre tonnes en 2009 et 5 tonnes en 2011.
Le boom des saisies (30,2 tonnes) a été cependant enregistré à partir de 2012 avec la guerre du Mali. La déstructuration des groupes terroristes au Sahel qui servaient, avant la guerre au Mali, de convoyeurs de cargaisons de drogue, a astreint les narcotrafiquants qui empruntaient auparavant les routes du désert sahélo-saharien à modifier leur trajet en passant par le nord du Sahara, explique M. Bouanem. Et d’ajouter que «les routes de la drogue ont changé depuis l’aggravation de la situation sécuritaire au Sahel.
Les groupes terroristes ne sont plus en mesure d’assurer la sécurité de l’acheminement des cargaisons ». Les wilayas du nord et le nord du Sahara, d’où ren-trent de petites quantités de stupéfiants pour la consommation locale, sont devenues de véritables plaques tournantes de transit de grosses cargaisons de drogue vers la Tunisie, la Libye, l’Europe et le Moyen- Orient.
Sur les 63 tonnes saisies en 2013, la région de Tlemcen arrive en tête avec 26,3 tonnes, suivie de Ouargla avec près de 20 tonnes, Béchar avec 7 tonnes, Laghouat (5,8 tonnes), Oran (2,8 tonnes) et Chlef (1,6 tonnes). «Nous sommes forcément devenus un pays de transit avec la complication de la situation au Sahel», affirme M. Bouanem qui ajoute que pour le trafic de drogue «la connexion est maintenant avérée» entre les narcotrafiquants et les groupes terroristes. Une tendance nouvelle coïncidant avec les évolutions récentes de la situation sécuritaire au Sahel est l’apparition d’un trafic florissant de substances psychotropes au niveau des frontières du pays, relève par ailleurs, M. Bouanem. Le total des saisies des psychotropes a dépassé les 122 000 comprimés en 2013, dont 104 360 saisis à Béchar.
Les services des douanes ont également réussi de grands coups dans les régions du nord du Sahara, sur l’axe Béchar, Ghardaïa, Laghouat, Ouargla, El Oued, suivant lequel la drogue est acheminée par voie terrestre vers la frontière Est du pays. En 2013, 96 contrevenants sont impliqués dans le trafic de drogue et de psychotropes et encourent des amendes de plus de 27 milliards de DA. Vu la quantité de drogue saisie chaque année par les différents corps de sécurité, une question s’impose : que fait-on de cette marchandise illicite ? D’après les services concernés, cette dernière est soit brûlée, soit jetée à la mer. Donc complètement détruite.

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