Les Etats-Unis ont, de nouveau, dénoncé la violation par le Maroc des droits de lhomme des Sahraouis au Sahara occidental occupé, en qualifiant la situation de grave problème, en sindignant de la violence physique et dautres moyens coercitifs pour étouffer les revendications indépendantistes et le droit à lautodétermination.
Le plus important problème des droits de lhomme spécifique aux territoires sahraouis réside dans les restrictions pratiquées par le gouvernement marocain contre les défenseurs sahraouis des libertés civiles et des droits politiques, souligne le département dEtat dans son rapport mondial sur la situation des droits de lhomme publié jeudi.
Le département de John Kerry a décrit la situation des droits de lhomme au Sahara occidental à travers douze (12) pages de ce rapport mondial dans lequel il a tenu à préciser que le mandat de la Mission des Nations Unies pour lorganisation dun référendum au Sahara occidental (MINURSO) ne comprend, toujours pas, le mécanisme de surveillance des droits de lhomme.
Impunité des forces marocaines pratiquant les violations contre les Sahraouis
Limpunité généralisée (des forces de lordre marocaines) existe et des poursuites ne sont pas engagées contre ceux qui violent les droits de lhomme des Sahraouis, relève le rapport américain.
Dans ce sens, il déplore la violence physique et verbale pratiquée contre les Sahraouis lors de leur arrestation et leur emprisonnement, les limitations aux libertés dexpression, de la presse, de réunion et dassociation, ainsi que la détention arbitraire et prolongée pour étouffer la dissidence.
Dans ce sillage, il relève également que les autorités marocaines continuent à refuser la reconnaissance des associations sahraouies pro-indépendance.
Il cite notamment le cas de lAssociation sahraouie des victimes des violations graves des droits de lhomme (ASVDH) et le Collectif des défenseurs des droits de lhomme au Sahara occidental (CODESA) dirigé par Mme Aminatou Haidar.
En conséquence, explique le département de la diplomatie américaine, ces associations sahraouies ne peuvent donc pas ouvrir des locaux pour exercer leurs activités, recruter des membres, recueillir des dons ou rendre visite aux militants pro-indépendance qui sont détenus dans les prisons marocaines.
Le rapport sindigne, par ailleurs, de limpunité généralisée des forces de lordre marocaines et de labsence de poursuites judiciaires contre ceux qui violent les droits de lhomme des Sahraouis.
La majorité des policiers et des autres forces de lordre marocains accusés de torture restent en position dautorité sans quil ny ait des rapports denquêtes ou de sanctions contre leurs abus, contribuant à la perception largement répandue de limpunité, poursuit-il.
Tortures et abus contre les pro-indépendantistes
En outre, le département dEtat constate que des rapports crédibles indiquent que les forces de sécurité marocaines sont impliquées dans la torture, les coups et dautres mauvais traitements des détenus politiques sahraouis, et ce, notamment pour leur extorquer des aveux.
La plupart de ces actes de traitement dégradant ont lieu pendant ou après les manifestations revendiquant lindépendance du Sahara occidental ou lors des manifestations appelant à la libération des prisonniers politiques sahraouis, détaille le rapport.
Malgré que les lois marocaines exigent des autorités denquêter sur les allégations dabus ou de tortures, les organisations des droits de lhomme locales et internationales affirment que les tribunaux ont souvent refusé dordonner des examens médicaux ou de considérer les résultats des examens médicaux dans de tels cas, affirme le département dEtat.
Qui plus est, le rapport note que le gouvernement marocain nie lexistence de détenus politiques sahraouis alors que plusieurs ONG affirment quil y a jusquà 74 Sahraouis incarcérés pour des raisons politiques.
Il est à rappeler que durant sa rencontre avec le roi Mohamed VI en novembre dernier, le président américain, M. Barack Obama, avait particulièrement soulevé la question de la violation des droits de lhomme du peuple sahraoui par le Maroc et pour laquelle des membres du Congrès américain, les ONG internationales et la presse américaine ont intensément appelé le président Obama à la traiter en priorité.
Dans cette optique, le chef de la Maison-Blanche avait exhorté le roi marocain à promouvoir et respecter les droits de lhomme des Sahraouis dans les territoires sahraouis.