Le Makhzen isolé : Même le soutien du peuple marocain a été perdu

Malgré les services de sous-traitance migratoire que le Maroc rend à l’Union Européenne et la soumission aveugle à la France dans ses croisades africaines, le royaume est isolé dans la question du Sahara Occidental. La proposition d’autonomie, ce mort-né, n’a eu aucun écho, et la sincérité de l’initiative marocaine mise en doute sachant que tout ce que le Maroc voulait c’est que l’ONU lui reconnaisse la souveraineté sur ce territoire. La position marocaine contre l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme a largement dévoilé le manque de sincérité du gouvernement marocain quant aux concessions qu’il est prêt à faire.

Ce que la communauté internationale désire c’est une solution basée sur la volonté du peuple du Sahara Occidental pour qu’elle soit « durable et juste ».

Acculé par les critiques de son opinion publique, Rabat tente de dissimuler son isolement et sa perte de soutien sur la scène internationale. 

Habitué à une population marocaine très réceptive à sa propagande, le palais royal tente de remédier à cette anomalie.

Ainsi, la MAP et ses semblables de la presse makhzénienne multiplient les dépêches sur des déclarations imaginaires de responsables qui louent la « juste du point de vue marocain » ou la « leurs soutiens à la position du Maroc sur son Sahara », etc.

Dans ce contexte, selon le journal de l’USFP, a déclaré dans une interview, publié le 22 janvier dernier : «Nous soutenons le Maroc sur la question du Sahara et nous espérons que les efforts de l’Onu aboutissent à une solution logique et réaliste». Information qui a été, ensuite démentie par le ministère des affaires étrangères égyptien pour rappeler les propos de Nabil Fahmi. «La Question du Sahara Occidental est d’une grande importance et nous espérons que les efforts de l’Onu aboutissent à une solution logique et réaliste», a-t-il dit selon le communiqué du gouvernement égyptien.

Le 3 février 2014, la MAP s’appliquait pour faire croire que la France soutient toujours le plan d’autonomie marocain moyennant la manipulation d’une déclaration faite par le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, qui révèle clairement un repositionnement français dans la recherche d’une solution au conflit du Sahara Occidental.

Questionné sur la dernière tournée de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, M. Nadal a dit : «Christopher Ross, Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, n’a pas effectué d’étape à Paris à l’occasion de sa tournée dans la région. Nous appuyons les efforts de Christopher Ross et entretenons un dialogue régulier avec lui comme avec les principaux partenaires intéressés».

Non contents de cette déclaration, les responsables de la MAP, se sont arrangés pour exhumer une ancienne déclaration du Quai d’Orsay accolée aux propos récents de Romain Nadal, pour faire croire faussement que «Paris considère le plan marocain d’autonomie comme une base sérieuse et crédible pour une solution négociée». 

Dans le cadre de l’instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme pour réaliser leurs desseins au Sahara Occidental, les autorités marocaines ne reculent devant aucun principe de la déontologie journalistique. Ils ont attribué, en février 2013, des déclarations à l’ancien ministre malien des affaires étrangères sur une prétendu présence de combattants du Front Polisario dans les rangs d’AQMI. Deux mois après, lors d’un passage à Alger, Tiéman Hubert Coulibaly s’est dit attristé par le fait que ses propos aient été « totalement travestis » par l’agence marocaine MAP concernant une prétendue connexion entre le Front Polisario et le Mujao

Même l’ambassadeur Ross n’a pas échappé aux falsifications des médias marocains. Dans un briefing présenté au Conseil de Sécurité, M. Ross avait dénoncé que la télévision marocaine avait censuré sa déclaration en retirant le texte qui appelle à « une solution politique qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ».