Mali : La trahison de Mohammed VI

La trahison est un principe ancré dans la politique de la dynastie alaouite. LAlgérie est le premier pays à en être victime, le Maroc étant derrière le détournement, le 22 octobre 1956, dun avion de la compagnie marocaine Air Atlas, qui transportait de Rabat à Tunis les cinq dirigeants historiques du FLN (Ben Bella, Khider, Lacheraf, Boudiaf et Aït Ahmed).
« Excuse-moi, mais l’affaire avait été planifiée, car l’avion était marocain et le pilote était français. L’équipage était entièrement français. Dans l’affaire du détournement de l’avion, je le dis sans hésitation, ils nous ont vendus », a déclaré Ahmed Ben Bella après avoir affirmé qu« il était prévu que nous prenions le même avion que le roi Mohammed V et que celui-ci ne survole pas l’Algérie, mais la mer sans rentrer dans l’espace aérien. Mais la veille du voyage, nous avons été informés que le roi serait accompagné de son épouse, ce qui signifiait que nous ne voyagerons pas à bord du même avion. Je ne vous cacherai pas que j’avais un pressentiment et mes pressentiments ne m’ont jamais trahi ».
Un an plus tard, Mohammed VI reçoit lordre de Paris de mettre fin à la résistance qui menaçait de sétendre vers le sud jusquen Mauritanie. La dynastie alaouite a participé activement dans lOpération Ecouvillon contre les unités armées de lALN. Ce fait constituera létincelle qui mettra le feu aux relations entre le Parti Istiqlal et la monarchie marocaine.
LAlgérie sera, en 1963, victime dune nouvelle trahison. Cette fois-ci du nouveau roi Hassan II. Dans le but de conquérir les régions de Béchar et Tindouf, larmée du Maroc agressera lAlgérie récemment indépendante et qui na pas encore soigné ses blessures de la sanglante guerre contre le colonialisme français. 
En 1967, Hassan II préviendra Tel-Aviv des plans arabes dune attaque imminente contre lEtat sioniste. La suite est connue, Israël écrasera les forces égyptiennes en six jours.
En 1975, le Maroc, avec la Mauritanie et lEspagne, trahira la confiance de lAlgérie en signant, en catimini, les accords de Madrid alors que lAlgérie est un pays concerné en tant que pays voisin et limitrophe.
En 1994, alors quAlger sappliquait à ramasser les débris de lUMA, Rabat laccuse dêtre derrière lattentat de Marrakech.
Au mois de septembre 2013, Mohammed VI arriva à Bamako pour assister à la cérémonie dinvestiture du président Ibrahim Boubakar Keita. La visite a été qualifiée par la presse marocaine comme « nouvel élan aux relations entre le Maroc et le Mali » et « une marque dattention royale au Mali ». Faute dargent liquide, Mohammed VI a promis de former 500 imams dans les écoles marocaines. Une décision vite critiquée par lopinion publique malienne et qualifiée comme une tentative de favoriser le rite malékite au détriment du wahhabisme.
Si la visite a été habillée dun caractère amical, la décision que le roi Mohammed VI vient de prendre constitue une poignée dans le dos dIBK. Le 29 janvier, le monarque marocain accueillait dans son palais les leaders du MNLA, le mouvement à lorigine de tout le chaos qui règne au nord du Mali depuis sa déclaration dindépendance en avril 2012.
Nul doute que le président malien verra linitiative du Maroc comme un geste inamical au moment où il sollicita la médiation dAlger dans sa quête dune solution au problème de lAzawad.
Ainsi, Mohammed VI aura montré la nature traître qu’il a hérité de ses ancêtres poussé par la défaite qui lui a été infligée par les sahraouis.
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