Quand un marocain compare Tindouf avec Israël

Lorsqu’il s’agit de la question du Sahara Occidental, les marocains ne reculent devant rien. On le sait, les rois du Maroc ont été contraints de pactiser avec le diable pour gagner un soutien dans cette aventure qui s’est avérée une guerre d’usure de longue haleine.
Israël était l’un des « anges » venus à la rescousse du Maroc. Ses experts ont aidé, en 1981, dans la construction du mur de défense militaire appelé par les sahraouis, le mur de la honte. Aujourd’hui, les relations qui unissent le Maroc et Israel ne sont plus un secret pour personne. De nombreuses personnalités du sionisme international ont été officiellement décorés par le roi Mohammed VI pour le travail de lobbing réalisé en faveur du Maroc dans la question du Sahara Occidental.
Mais depuis que la Maison Blanche a présenté au Conseil de Sécurité sa proposition pour l’élargissement du mandant de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental, le Maroc s’est réveillé d’un long sommeil pour affronter la réalité : même le lobby juif d’Amérique l’a laissé tomber.
Les autorités marocaines ont, alors, pensé à un stratagème pour mobiliser le puissant lobby juif aux Etats-Unis et dans le monde entier. Présenter au parlement une loi incriminant la normalisation avec Israël et condamnant tout citoyen marocain qui visite l’Etat juif à des peines de prison allant jusqu’à 5 ans et des amendes de jusqu’à 100.000 euros.
La manœuvre a réalisé en partie son objectif escompté. Selon la presse marocaine, le lobby juif a intercédé auprès du roi du Maroc pour qu’il ordonne le retrait du projet de loi. Le roi du Maroc aurait demandé à ses amis d’intercéder auprès du président américan Barack Obama qui semble être décidé de se débarrasser des relations avec le Maroc pour s’ouvrir une voie en Algérie et en Afrique.
Dans ce contexte, un ancien porte-parole du palais royal, Hassan Aourid, tente de convaincre les marocains des bienfaits de la relation avec Israël. 
« Un Marocain peut aller à Tindouf, rencontrer les dirigeants du Polisario, peut deviser avec des tortionnaires qui ont sévi contre des Marocains, voire prendre, publiquement, des positions hostiles aux intérêts stratégiques du pays et revenir au pays sans être inquiété. », c’est le paragraphe avec lequel M. Aourid a commencé son argumentation pour écrire plus loin que « Israël n’est pas l’ennemi du Maroc, même si, je le sais, des Marocains, considèrent Israël comme leur ennemi. Les citoyens marocains sont libres, ou devraient l’être, quant à leur perception vis-à-vis d’Israël. Il ne sied à des professionnels de la politique d’imposer des vues totalisantes qui engagent toute la nation marocaine, la tiennent en tutelle et de surcroît contraires aux intérêts stratégiques du pays ».
Ainsi, Tindouf et Israël sont situés au même niveau et les sahraouis sont passés de « citoyens marocains kidnappés par le Polisario et l’Algérie » à des ennemis comparables à l’Etat d’Israël. Une reconnaissance implicite qui porte le goût amer d’une défaite.

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