Le monde se tourne vers l’Afrique que le Maroc a répudiée

Décidément, le temps que le Maroc prenait pour un allié dans la question du Sahara Occidental s’est révélé être le plus grand traître qui soit. D’abord, il a retourné la Maison Blanche contre la tendance marocaine à poursuivre les violations des droits de l’homme. Ensuite, le statu quo dont s’accommodait le Maroc n’avait pas prévu la tombée d’une crise financière mondiale qui va bouleverser le schéma géo-stratégique du monde et donner à l’Afrique un rôle central grâce à ses ressources naturelles et son taux de croissance. 
Les ressources naturelles du continent africain attisent les convoitises des plus grandes puissances du monde. La Chine occupe, depuis quelques années, une grande place dans l’espace économique africain. La présence française était limitée aux pays francophones qui, de par leurs régimes dictatoriaux et son caractère corrompu dû aux relations ambiguës avec l’ancienne métropole, restent loin derrière les pays anglophones en matière de développement.
Les Etats-Unis d’Amérique cherche à obtenir leur part du gâteau. Un sommet afro-américain a été programmée à Washington par le president Barack Obama pour le 6 et 7 août 2014. Le Maroc y sera, peut-être, mais son rôle sera très limité pour ne pas dire inexistant, du fait que ses relations en Afrique sont réduites à l’espace des derniers vestiges de la Françafrique. Le dernier en date, sa croisade avec ses mentors français en République Centrafricaine. Tout ce que la presse a trouvé à dire à ce sujet c’est vanter le retour du roi Mohammed VI au pays de l’Oncle Sam.
L’Union Africaine est censée être le principal négociateur avec Washington. De cette perspective, le Maroc n’a rien à apporter puiqu’elle a quitté l’organisation panafricaine depuis plus de trois décennies. L’organisation africaine pourrait même revendiquer une solution au problème du Sahara Occidental basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ce qui pourrait compliquer davantage les relations de Rabat avec les USA, des relations déjà perturbées par l’initiative américaine visant à élargir le mandat de la MINURSO aux droits de l’homme. 
Selon le journal Alifpost, des diplomates américains ont déjà attiré l’attention de Rabat sur le fait qu’à un moment où le monde entier redéfinit ses cartes géopolitiques et où de nouvelles alliances se tissent, il était illusoire d’espérer que les USA puissent sacrifier la relation avec l’Union africaine pour faire plaisir à un seul pays, le Maroc, en raison du conflit du Sahara Occidental.
Il est évident que le roi du Maroc voudra cacher cette réalité au peuple marocain en participant au sommet du Washington, mais les fruits à récolter seront microscopiques.
Les autorités marocaines, conscientes de cette réalité, tentent de se rapprocher le plus possible de la France qui, elle aussi, se montre réticente devant la persistance du conflit du Sahara Occidental. La seule sortie devant le Maroc est de se montrer raisonnable et écouter les revendications des sahraouis.
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