La Tunisie s’est battue pendant trois ans, a vécu deux assassinats politiques et a traversé de multiples crises. Mais finalement, tous ses partis et tendances politiques se sont assis à la même table et ont fini par approuver une nouvelle Constitution, dans un émouvant consensus (200 voix pour, 12 contre, 4 abstentions).
Ce soir, la première Constitution libre et démocratique du monde arabe a été votée. Ne boudons pas notre joie et applaudissons cette avancée comme elle mérite.
Bien sûr, cette loi fondamentale est loin d’être parfaite. L’équilibre des pouvoirs n’y est pas optimal, et le laïc que je suis y trouve divers signes d’ambiguïté, voire motifs d’inquiétude. L’islam politique n’en a pas fini de menacer les libertés individuelles, la vigilance est toujours de mise.
Mais tout cela, ce soir, vient au second plan. Ce qu’il convient de fêter, ce n’est pas le texte, mais le processus qui y a mené.
Contrairement à tous les autres pays arabes, qu’ils aient vécu une révolution ou pas en 2011, un VRAI débat de société a eu lieu en Tunisie, sans dégénérer en chaos (comme en Syrie) ou en régression militaro-nationaliste (comme en Egypte). Les Tunisien-ne-s sont souvent passés à deux doigts de la rupture. Mais à chaque fois, ils ont su temporiser, négocier, faire évoluer les alliances, faire pression, solliciter la rue (sans désordre)… la politique, au sens noble du terme.
Au final, tous et toutes ces politicien-ne-s, quelles que soient leurs différences, ont fait prévaloir leur patriotisme. Car ils se sont dit: «mettons-nous d’accord quitte à faire des concessions, c’est le salut national qui prime» Et ils y sont arrivés.
Quoi qu’on pense du résultat, l’effort est admirable.
Le vrai objectif du printemps arabe, selon moi, n’est pas l’instauration de démocraties laïques et libérales du jour au lendemain. Je ne crois pas aux miracles. Non, le vrai objectif, c’est d’apprendre à avancer ensemble en surmontant nos différences, civilement et démocratiquement. Le vrai objectif c’est d’arpenter le bon chemin, du bon pied.
La Tunisie y est, et je me sens Tunisien ce soir. La dernière fois que j’ai éprouvé ce sentiment, c’était le 14 janvier 2011.
La vidéo ci-jointe montre la communion qui a saisi l’assemblée constituante au moment de l’approbation du texte. Islamistes, laïcs, populistes, gauche, droite, ceux qu’on aime, ceux qu’on n’aime pas, ceux qui nous énervent… mais unis, brandissant le drapeau et chantant l’hymne national, donnant, tous ensemble, un sens à la révolution de leur peuple.
Personnellement, cet instant m’a donné les larmes aux yeux. J’espère qu’un jour, tous les pays arabes — et en particulier mon pays, le Maroc — en arriveront là.
En attendant, la Tunisie, encore une fois, nous a donné une belle leçon — et de l’espoir. Bravo et merci.
MERCI DE SIGNER CETTE PETITION
A cause du veto de la France au Conseil de Sécurité, la MINURSO (mission de l’ONU au Sahara Occidental) ne peut rapporter sur la situation des droits de l’homme dans cette dernière colonie africaine.
En vue de mettre fin à cette anomalie, nous vous prions de bien vouloir signer cette pétition adressée à Ban Ki-moon pour demander l’élargissement du mandat de la MINURSO pour la surveillance des droits de l’homme :
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Ban_Kimoon_Elargir_les_competences_de_la_MINURSO_pour_la_supervision_du_respect_des_dr/?copy
A cause du veto de la France au Conseil de Sécurité, la MINURSO (mission de l’ONU au Sahara Occidental) ne peut rapporter sur la situation des droits de l’homme dans cette dernière colonie africaine.
En vue de mettre fin à cette anomalie, nous vous prions de bien vouloir signer cette pétition adressée à Ban Ki-moon pour demander l’élargissement du mandat de la MINURSO pour la surveillance des droits de l’homme :
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Ban_Kimoon_Elargir_les_competences_de_la_MINURSO_pour_la_supervision_du_respect_des_dr/?copy