Ces préalables renouvelés constamment par l’Algérie peuvent dans un laps de temps se concrétiser à la seule condition que le Maroc se détache de son intransigeance politique concernant la question du Sahara occidental. De pareilles difficultés et obstacles à cette intégration auraient bien pu être évités, si le Maroc n’avait pas occupé le territoire sahraoui, préférant cette colonisation pour accélérer les moments de confusion, de désordre et de désespoir régional.
Après presque vingt-cinq ans de sa naissance, l’Union du Maghreb Arabe (UMA, est toujours ce regroupement régional le plus obsolète parmi, les autres regroupements régionaux du monde, n’ayant, à aucun moment de son histoire, des faits qui peuvent faire valoir son importance. L’acte constitutif de cette communauté regroupant cinq pays (Algérie-Tunisie-Mauritanie-Libye et Maroc), se cherche encore des issues pour se positionner sur la scène continentale et internationale. Mais ce n’est encore qu’un rêve de plus.
Les nombreux obstacles dressés sur son chemin, à la fois par le Maroc et suite aux « révolutions » en Tunisie et en Libye, ont retardé cette intégration maghrébine à plus tard et peut-être à jamais. Ce statu quo à mettre sur le compte du Maroc retarde le démarrage de cette machine régionale, devenue aussi complexe et délicate pour garantir les chances de développement aux futures générations. Ce regroupement où pourrait préfigurer l’apparition progressive d’une unité beaucoup plus profonde et plus vaste, est mis sous le paillasson. Les peuples maghrébins ne peuvent que se réjouir de voir lever ce statu quo qui perdure, il y va de leur avenir, notamment que certains aspects de la mondialisation ne peuvent plus dissimuler les difficultés auxquelles vont se heurter les cinq pays qui risquent d’être parfois délicates à surmonter.
Pour preuve également, l’absence quasi-totale d’une plateforme d’échanges économiques réguliers intermaghrébins fait foi de ce cavalier seul de chaque Etat membre de l’UMA. « L’intégration régionale ferait répartir aux pays du Maghreb leurs charges et leurs avantages compétitifs en matière de développement économique et de réforme de la gouvernance.
Le FMI, la Banque mondiale et l’ONU n’ont pas cessé d’appeler les dirigeants à laisser de côté les querelles qui enveniment les relations entre les pays membres de l’UMA. Le Maghreb perd 1 à 2 % de croissance de PIB chaque année. Pour la théorie économique, l’élimination des obstacles à l’échange contribue à une allocation des ressources plus efficiente.
Nombre d’experts de la région soulignent que l’intégration économique est une stratégie qui présente pour elle le meilleur moyen de s’intégrer harmonieusement dans l’économie mondiale et de répondre aux nombreux défis qui l’attendent sur la voie du développement économique et du bien-être social. On prédit, dans ce contexte, que les pays du Maghreb doivent faire face à une forte pression démographique, les déficits de développement humain, le changement climatique et la compétitivité mondiale.
« L’intégration régionale permettrait aux pays du Maghreb de supplanter les malentendus politiques, d’amener les dirigeants à coopérer de manière sérieuse et à placer les intérêts de la région au-dessus des leurs, de retrouver la sécurité, la paix de la région et la confiance qui a tant manqué ». Ces préalables renouvelés constamment par l’Algérie peuvent dans un laps de temps se concrétiser à la seule condition que le Maroc se détache de son intransigeance politique concernant la question du Sahara occidental.
De pareilles difficultés et obstacles à cette intégration auraient bien pu être évités, si le Maroc n’avait pas occupé le territoire sahraoui, préférant cette colonisation pour accélérer les moments de confusion, de désordre et de désespoir régional. Au vu de la très mauvaise situation à la fois continentale et internationale, la paralysie de l’UMA est un coup très sévère, elle est aussi très visible et reflète pleinement l’esprit d’opposition à l’unité maghrébine et démontre le vrai visage des conspirateurs du moment à vouloir exploiter le problème du Sahara occidental pour tourner le dos à la stabilité de la région. Effectivement, en parlant des faits, en les interprétant à chaque épreuve, on ne peut que relever la propension de l’adversité du Maroc à toute initiative allant dans le sens de l’acte constitutif de l’UMA.
B. C.
Le Maghreb, 04/01/2014