Islam Khoualed libéré : la fausse mansuétude de Rabat

Comme annoncé hier par Algeriepatriotique, le jeune athlète algérien Islam Khoualed, après dix mois d’incarcération au Maroc, vient d’être libéré aujourd’hui vendredi, apprend-on de source sûre. C’est la fin du calvaire pour ce garçon promis à un avenir sportif radieux, et pour sa famille qui a dû souffrir pendant ces longs mois d’internement dans un pays étranger. 
Cela dit, cette décision ne saurait réparer une injustice commise par la justice marocaine qui a condamné ce mineur algérien à une peine aussi lourde, alors que les éléments du dossier et l’absence de constitution et de caractérisation des faits allégués plaidaient pour une relaxe. Mais les autorités marocaines, le roi en tête, n’ont jamais été sensibles aux sollicitudes de la famille ni à celles des défenseurs des droits de l’Homme qui avaient exprimé leur indignation face à cette atteinte criante aux droits de la personne humaine. Mohammed VI préférera exprimer sa magnanimité au profit d’un pédophile espagnol, coupable de viol sur 11 mineures marocaines et condamné par la justice à 30 ans de prison, au lendemain de la visite du roi d’Espagne. 
Obsédés par l’idée de marchander avec Alger sur la question des frontières qui les préoccupent tant, les Marocains ne s’encombraient d’aucun scrupule pour essayer d’instrumentaliser l’affaire du jeune détenu algérien à des fins purement politiciennes et de la ressortir au moment opportun. Mais par cette prétendue «grâce» – peut-on l’appeler ainsi, lorsqu’on sait que le jeune Islam a purgé trois quarts de sa peine ? –, les Marocains ne peuvent faire croire à un geste d’apaisement en direction d’Alger, après toutes les turpitudes commises depuis quelques mois et qui avaient atteint leur apogée, le 1er novembre dernier, avec la profanation de l’emblème national algérien au consulat d’Algérie à Casablanca par un sbire du régime qui, lui, n’a même pas été condamné pour un geste aussi grave et exécuté face aux caméras. C’est sans doute durant cet épisode-là que l’Algérie attendait des gestes sincères de la part du Palais et de son gouvernement pour surmonter cette tension. Or, dans son discours qui a suivi cet incident, Mohammed VI s’est montré, au contraire, plus agressif à l’égard de l’Algérie qu’il déclarait, à cette occasion, comme «pays ennemi».
R. Mahmoudi
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