Le « Serment » ou la tragédie du peuple sahraoui

Programmé pour jeudi 26 décembre, la projection d’un documentaire sur le Sahara occidental a attiré une foule nombreuse composée surtout de jeunes du club audio-visuel du CLS. M. Djedaïet Mahmoud, écrivain et cinéaste, connu à travers le monde pour ses œuvres documentaires a eu déjà l’honneur de voir « le Serment » sélectionné au Festival de Cannes des films documentaires et a participé à ceux de Ouagadougou au Burkina Faso, a Leipzig en Allemagne et Montréal au Canada. Cela sans compter ses participations à Bari en Italie et surtout en Algérie et en Libye. 
Pour rappel à nos lecteurs M. Djedaïet a participé au tournage de deux grands films qui sont des monuments du cinéma, il s’agit de « Omar El Mokhtar » le héros qui a résisté à l’Armée italienne lors de la guerre de libération de Libye et surtout « Errissala » ou la naissance de l’Islam. 
Le film projeté ce jeudi a été tourné en 1984 pour sortir en 1987, guerre entre le Maroc et le Polisario. Des images convaincantes sur la résistance des habitants de l’ancienne colonie espagnole la Saguia El Hamra, ou le « Rio de Oro » espagnol. Le metteur en scène accompagné de son mécène et conseiller M. Bendjeddou avait alors, après avoir sué pour obtenir les autorisations nécessaires, car c’était en pleine zone de guerre, qu’il allait filmer, emportant sa caméra 16 mm et entamant son travail en vivant avec la population sahraouie. 
Il a côtoyé des héros aujourd’hui disparus tels qu’Essayed le premier chef militaire des résistants ainsi que le Président Abdelaziz. Mais ce qui avait surtout retenu son attention et sa caméra c’était le courage de la femme sahraouie et des enfants dont les jouets étaient des balles et des douilles de cartouches de kalachnikov. 
Ils étaient une équipe de 27 personnes à tourner ce film, partageant le peu de nourriture que leur proposaient leurs hôtes, n’osant pas manger à leur faim, devant autant de dénuement mais aussi devant la grande générosité qui leur avait été témoignée. M. Bendjeddou rappelle une anecdote croustillante lorsque Hassen 2 avait donné rendez-vous à Boumedienne à El Aïoun, capitale du Sahara, « pour prendre un thé », ce à quoi avait répondu notre Président défunt « Si tu prendras le thé à El Aïoun, ma moustache pourra alors servir de menthe ! » Sans commentaires !!! Et Hassen deux n’a jamais eu l’occasion de prendre ce verre de thé. Ce qui ne l’avait pas empêché de profiter avec force des richesses de la Saguia El Hamra tels que les phosphates qui ont projeté le Maroc au premier rang mondial de cette production et de piller les richesses halieutiques de cette partie de l’Afrique la plus poissonneuse et la plus riche au monde. 
Les projets de M. Dedaïet sont nombreux et nous citerons le plus merveilleux d’entre eux, c’est celui de « la princesse des sables » qui est la rose stylisée qui a pour lui une âme et représente pour les hommes bleus que sont les Touaregs l’image d’un autre peuple qui ne sort que la nuit des entrailles du massif du Hoggar pour y retourner le matin. 
A.C
L’Est Républicain, 28/12/2013 

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