Négociations Maroc-Sahara Occidental : l'Algérie écartée ?

Evoquant le prochain round de négociations entre le Maroc et le Front Polisario abrité par la Suède en janvier prochain, la presse marocaine comme à son habitude a trouvé le moyen de s’attaquer à l’Algérie qu’elle veut absolument présenter en tant que partie prenante dans le conflit. La prochaine réunion qu’organise Christopher Ross, Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara Occidental, se fera en effet sans la présence des membres observateurs que sont l’Algérie et la Mauritanie, dans le cadre d’une série de rencontres «discrètes» selon les termes de Ross. 
La réunion se fera donc en groupe restreint aux deux parties opposées, ce que souhaite d’ailleurs l’Algérie qui n’est pas partie prenante. Rien de nouveau donc sur ce plan pour notre pays qui soutient cependant, ce n’est pas un secret, le principe fondamental de l’autodétermination du peuple sahraoui depuis l’occupation en 1975 du Sahara Occidental par les forces marocaine et la répression de son peuple. Il ne s’agit donc nullement d’une mise à l’écart de l’Algérie, puisque celle-ci ne s’ingère pas dans les discussions entre les deux parties. Elle ne fait que défendre un principe pour lequel elle s’est inlassablement battue pour retrouver son indépendance. 
Le droit des peuples à la liberté et la souveraineté sur leurs territoires est de plus un principe auquel chaque Algérien est fermement attaché de par son histoire de lutte. Les Marocains connaissent très bien cette réalité, mais encore une fois, ils cherchent à brouiller les cartes et nier le droit des Sahraouis sur leurs territoires annexés de force. Ils veulent aussi détourner les regards sur les exactions et les atrocités commises depuis des décennies au Sahara Occidental, en braquant les lumières sur l’Algérie. Celle-ci même lorsqu’elle est présente aux négociations, le fait toujours à la demande des Nations unies en tant qu’observateur. Une réalité que le Maroc fait mine d’oublier en tentant de nuire à l’Algérie et en recourant à la manipulation des faits et à la désinformation à travers ses médias acquis de gré ou de force aux thèses officielles. 
Il est à rappeler que Christopher Ross a informé le Conseil de sécurité, le 30 octobre, des derniers développements dans le processus de médiation. Il a présenté les principaux résultats de la visite dans la région qu’il a entrepris du 7 au 25 octobre, dont l’objectif était de lancer une nouvelle étape dans les négociations fondées sur les échanges bilatéraux discrets entre l’envoyé et chacune des parties séparément, comme convenu avec les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario. Ross a fait part, il y a quelques semaines, de son intention de revenir dans la région pour poursuivre cette nouvelle approche, insistant sur le fait qu’il ne convoquera une autre ronde de négociations directes entre les parties que si les perspectives de progrès lors d’une réunion conjointe des parties s’améliorent. Il reste à espérer que les choses évoluent dans le bon sens, à l’occasion de ce nouveau round prévu en Suède, pour permettre de mettre fin aux souffrances des Sahraouis privés de leur terre et de leurs richesses spoliées par le Maroc, et soumis aux pires violations des droits de l’Homme.
M. Sassi

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