par le bureau exécutif de l’ASDHOM, Paris, le 22/12/2013
L’année 2013 touche à sa fin et à cette occasion l’ASDHOM présente ses sincères vœux de liberté, de dignité et de justice à toutes les victimes de la répression et de l’arbitraire qui se trouvent derrière les barreaux des geôles marocaines. Nous demandons à tous nos parrains et marraines d’avoir une pensée à leurs filleuls. Recevoir un courrier, particulièrement en ce moment, réconforte énormément la victime qui se sentira soutenue dans ses convictions et ses combats pour un avenir meilleur.
Dans le bilan annuel que nous avons dressé lors de notre soirée de solidarité du 16 novembre dernier, nous avons recensé 255 prisonniers politiques et d’opinion dont 194 purgeaient une peine d’emprisonnement effective et 61 attendaient leurs procès, soit en prison, soit en liberté provisoire. Sur ces 255 victimes d’atteinte aux libertés, seules 60 étaient parrainées.
Après un mois de cette soirée, nous en sommes à 261 prisonniers politiques et d’opinion dont 183 purgent une peine effective après 16 libérations en fin de peine et 78 autres attendent d’être jugés, soit en détention, soit en liberté provisoire.
Sur les 16 libérations, on comptabilise 8 parmi les étudiants à Fès (voir point 45), une à Tanger (Mohamed Sokrat), une à Tantan (Fatiha Boushab), deux à Tiflet (Fouad Balbal et Ghassan Benouazi), une à Rabat (Driss Boutarada) et trois à Nador (les mineurs Raja, Mouhsin et Oussama).
Ce sont donc 22 nouveaux citoyen-ne-s qui ont été inquiété-e-s et poursuivi-e-s en un mois dont 17 enseignants qui seront jugés le 8 janvier 2014 pour avoir protesté pacifiquement à Rabat contre leur exclusion de la promotion légale, un à Tanger (Said Ziani) pour son activité au sein du mouvement 20-Février, un à Tiflet (Fouad Balbal) pour avoir soutenu les habitants d’un quartier, une à Fès (Fatima Zahra El-Malkaoui) pour ses actions au sein de l’UNEM et deux à Al-Hoceima(Mohamed Lafqih et Mustapha Tijrini) pour leur participation aux protestations populaires qu’a connues Béni Bouayach en 2011.
Nous les ajouterons à nos listes de parrainage dès que l’ASDHOM recevra les verdicts les concernant.
Quant aux parrainés, nous passons de 60 à 78 au jour d’aujourd’hui. Nous devons continuer cet effort jusqu’à couvrir toute la liste. Si cela fait partie de nos objectifs, le principal d’entre eux reste celui de les voir tous libérés.
Voici ci-dessous les plus récentes informations que l’ASDHOM a reçues à propos de nos parrainés.
Groupe UNEM-Meknès : Les cinq prisonniers politiques de l’UNEM, Soufiane Sghéri, Hassan Ahamouch, Mohamed Eloualki, Hassan Koukou et Mounir Ait Khafou, seront traduits demain 23 décembre 2013 devant le tribunal dans leur47ème jour de grève de la faim. Rappelons qu’ils sont détenus sans jugement depuis plus d’un an (17 décembre 2012) à la prison Toulal 2 de Meknès. L’ASDHOM qui n’a cessé de les soutenir demande leur libération avant qu’un drame ne survienne.
Groupe Liberté d’expression-Journalistes-Avocats : Le journaliste Ali Anouzla sera auditionné lundi 23 décembre2013 par le juge d’instruction chargé des affaires de terrorisme près de la Cour d’appel de Salé. L’ASDHOM se joint à RSF et son comité de soutien qui demandent la clôture de l’instruction et l’abandon des charges qui pèsent sur lui depuis le 17 septembre 2013. Son comité de soutien au Maroc a organisé aujourd’hui une caravane en voiture qui a fait le tour de Salé et Rabat et entend organiser demain un rassemblement devant la Cour d’appel de Salé au moment de son audition pour réclamer sa libération.
Un autre rassemblement sera organisé le vendredi 27 décembre 2013 à Casablanca pour soutenir, cette fois-ci, Me Mohamed El-Messaoudi, l’avocat des prisonniers politiques qui est poursuivi à son tour pour outrage à magistrat (voir points précédents).
Groupe Ait Melloul-Ouvriers (nouveau) : Le 16 décembre 2013, quinze arrestations ont été opérées au sein des ouvriers de deux entreprises (Sotemac et Afirou) dans une zone industrielle d’Ait-Melloul. Ces ouvriers, qui ont créé un bureau syndical affilié à la CDT, étaient en sit-in depuis 15 jours devant le siège de leurs entreprises pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de travail. Ils ont été présentés devant le procureur du roi le mardi 17 décembre 2013. Nous ne savons pas s’ils sont poursuivis. Nous publierons leurs noms dès qu’on a plus d’informations.
Groupe Ouarzazate-Microcrédits et Mineurs : Le procès d’Amina Mourad et Bennacer Ismaïni, animateurs de l’Association de protection populaire pour le développement social, qui s’est ouvert mardi 17 décembre à Ouarzazate, a été reporté au 6 janvier 2014. Aucun des 9 témoins à charge présentés par le Procureur général ne s’est présenté devant le tribunal.
Plusieurs personnes, victimes des dérives du microcrédit, venues de Ouarzazate, Taznakht, Agdz, et une délégation de syndicalistes CDT de Ouarzazate, ont manifesté devant le tribunal leur soutien aux deux coordinateurs.
Rappelons qu’un comité de soutien à la population et aux mouvements sociaux, politiques, syndicaux et associatifs de la ville de Ouarzazate a vu le jour et appelle à une caravane nationale le 4 janvier 2014 (voir pièce jointe).
Groupe 20-Février à Rabat : Driss Boutarada, alias Almoukanaâ ould Al Akkari, militant du 20-Février de Rabat, a recouvré sa liberté le 10 décembre dernier après avoir purgé une peine d’un an de prison ferme. Officiellement il était jugé dans une affaire de droit commun, mais en réalité, on lui a reproché sa participation active au mouvement 20-Février et ses parodies du roi lorsqu’il a revêtu le 8 décembre 2012, lors d’un rassemblement devant le parlement à Rabat, une djellaba, un couvre-chef rouge et une béquille. L’ASDHOM lui présente ainsi qu’à sa famille et à ses camarades toutes ses félicitations.
Groupe Sahraouis : La détenue politique sahraouie, Fatiha Boushab, a recouvré, elle aussi, sa liberté le samedi 21 décembre 2013. Elle avait écopé d’un mois de prison ferme qu’elle a passé à la prison de Tiznit après que le tribunal de Tantan l’ait condamnée le 21 novembre 2013 pour « rassemblement non autorisé et agression sur un agent d’État ». Fatiha Boushab avait observé une grève de la faim durant toute sa peine pour protester contre son arrestation parce qu’elle estime qu’elle n’a fait qu’exercer son droit lorsqu’elle avait organisé en compagnie de ses amies un sit-in devant le gouvernorat de Tantan, le 19 novembre 2013, pour réclamer un emploi décent.
Groupe 20-Février à Tiflet : Le militant du 20-Février et membre de l’AMDH, Fouad Balbal, a été traduit devant le tribunal de 1ère instance de Khémisset, le vendredi 20 décembre, pour sa participation pacifique au rassemblement de protestation organisé par les habitants d’un quartier à Tiflet contre l’installation d’un pylône de télécommunication (voir point 46). Son procès a de nouveau été reporté au mercredi 25 décembre 2013.
Si la solidarité avec toutes ces victimes de l’injustice vous interpelle, vous pouvez l’exprimer en décidant de parrainer un ou une détenue politique ou d’opinion dans les prisons marocaines. Vous trouverez toute la procédure à suivre sur le site de l’ASDHOM, rubrique « Campagne de parrainage ».
Solidarité Maroc, 23/12/2013
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