Droits de l’homme: L’UA va saisir la Cour de Justice africaine

Le vice-président de la Commission africaine des droits de l’Homme, le Tunisien Bachir Khalfallah, a rencontré, jeudi à Alger, les représentants des familles des disparus sahraouis et parents des huit victimes dont les ossements ont été retrouvés, au début de l’année, non loin du mur de séparation réalisé par l’occupant marocain. 
Dans un point de presse tenu suite à cette rencontre, M. Khalfallah a affirmé avoir reçu un rapport de ce qu’il a nommé les premiers indices d’« un génocide » commis « arbitrairement contre des civils sahraouis pour des raisons politiques » et sans jugement. Le Tunisien a demandé un autre rapport plus détaillé pour le présenter à la prochaine session de la Commission qui débutera le 28 avril prochain en Angola
Selon lui, une fois le rapport étudié, elle appellera les deux parties (sahraouie et marocaine) et demandera une réponse à cette dernière. « Comme le Maroc a suspendu son adhésion à l’Union africaine, il peut ne pas répondre », a-t-il dit, regrettant que ce pays membre de l’Organisation des Nations unies commette des crimes pareils et fasse la sourde oreille à trois demandes de son organisation pour visiter les territoires sahraouis occupés. « Les onze membres de la Commission vont étudier la possibilité de saisir la Cour africaine de justice, ce que peuvent également faire les familles des disparus », indique M. Khalfallah, souhaitant l’ouverture d’une enquête pour désigner les responsables et indemniser les familles des victimes. 
La partie sahraouie annonce qu’elle peut présenter toutes les preuves exigées par la Commission africaine des droits de l’Homme. « Nous avons pu la mettre au courant sur l’un des crimes qui ont été commis au Sahara Occidental lors de l’invasion marocaine en 1975. Nous allons lui fournir d’autres preuves détaillées sur les disparitions forcées. Nous avons les tests ADN, des témoins vivants », a déclaré M. Abdallah Laaroussi, représentant des familles de victimes sahraouies dont les ossements ont été retrouvés. Plus de 500 familles des autres disparus espèrent, elles aussi, avoir des informations formelles sur le sort des leurs. 
Le secrétaire général des juristes sahraouis, Abba Haïssan, a déclaré que son organisation est à la recherche d’autres moyens pour poursuivre le Maroc sur cette affaire et pour les autres atrocités commises durant son occupation des territoires sahraouis. Concernant l’adoption par le Parlement européen d’un accord de pêche englobant les eaux territoriales sahraouies, il a affirmé ne pas baisser les bras. « Nous allons saisir la justice européenne pour annuler ce pillage des ressources naturelles de notre territoire occupé », a-t-il indiqué. 
Pour démontrer que le régime marocain continue de réprimer, y compris les membres des organisations internationales des droits de l’Homme, il cite l’exemple du 10 décembre dernier. « Les observateurs étrangers ont été tabassés de même que les manifestants pro-indépendance », dit-il.
Horizons le 13 – 12 – 2013
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