En se contentant de s’indigner sur la colonisation du Sahara occidental par le Maroc et sur les violations perpétrées par le Makhzen contre les Sahraouis, l’Union européenne ne fait, en dernière analyse, qu’occulter cette réalité: à supposer que les sociétés civiles occidentales le veuillent, leurs dirigeants ne sont pas en mesure de faire la moindre pression décisive sur le royaume alaouite. Tout ce qui est demandé à Rabat est de maintenir le statu quo. Et cette demande a été constante pour que l’Europe puisse en tirait plus de gains économiques dans la région et à faire passer sa domination en s’appuyant sur la question du Sahara occidental.
En effet, l’Europe est informée de chaque ligne politique et militaire tracée au Sahara par le Maroc. C’est là, assurément, un deal entre les deux parties. Le Parlement européen a choisi le moment, après les phosphates, c’est autour de la pêche dans les eaux territoriales du Sahara occidental d’être convoitée. L’accord éminent avec le Maroc dans ce secteur reflète les véritables visées des Européens à exploiter les richesses naturelles nationales du peuple sahraoui sous le parapluie d’un colonisateur qu’ils tiennent en main.
Le Maroc, sachant combien il a besoin de ce soutien vital de l’Europe pour poursuivre son annexion du Sahara, est prêt à tout lui céder, à se soumettre et à exécuter les visées coloniales sur toute la région. Une soumission marocaine afin que personne ne puisse lui reprocher ses faits de guerre contre le peuple sahraoui.
Paris, en tête des capitales occidentales, favorise cette exploitation humaine et économique dans un territoire occupé et traite avec un Etat qui est reconnu mondialement n’avoir aucune souveraineté sur ce territoire. Un Etat colonialiste à juste titre qui ne cache pas son jeu et ses desseins à brouiller toutes les cartes de paix et de sécurité dans la région. Nul n’ignore que la monarchie alaouite se fait à chaque occasion admonester par ses « maîtres » occidentaux et rappeler à l’ordre à chaque dérive de leur ligne. Une docilité qui sera certainement « plus tard » corrigée par le peuple marocain. Les peuples de la région n’ont jamais été dupes.
Le flirt euro-marocain est pris pour ce qu’il est à savoir un acte d’intérêts purs à la portée économique véritable mais aussi aux fins de réaliser d’autres ambitions hégémoniques sur toute la région à travers ce cheval de Troie.
B. C.