Les conférences européennes de soutien au peuple sahraoui se suivent et se ressemblent. Hélas. Année après année, le droit des Sahraouis reste bafoué par les autorités marocaines qui occupent le Sahara Occidental depuis 1975 en piétinant les droits de l’Homme comme le droit international.
La conférence Eucoco 2013 présidée par Pierre Galand a réuni à Rome 250 délégués de seize pays d’Europe, d’Afrique et d’Amérique Latine (parlementaires, juristes, syndicalistes, villes jumelées, associations), dont quatre élus gonfrevillais et des représentants du comité de jumelage. Les participants ont travaillé dans divers ateliers concernant des questions multiples allant de l’aide humanitaire aux problèmes de la jeunesse, en passant par le rôle essentiel des femmes, le travail et le syndicalisme, la culture, le pillage des ressources naturelles, les fosses communes où ont été ensevelis des « disparus » assassinés par les forces marocaines…
La résolution finale de l’Eucoco 2013 réclame notamment la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, l’élargissement du mandat de la Minurso à la protection des citoyens sahraouis dans les territoires occupés, le démantèlement et au déminage du mur de la honte de 2 720 kilomètres érigé par le gouvernement marocain… et, bien sûr, la fin de l’occupation du Sahara Occidental.
Après avoir salué le 40ème anniversaire du Front Polisario en présence de Mohamed Abdelaziz, président de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), la conférence a appelé l’ONU et le Conseil de sécurité à s’atteler sans délais à la mise en œuvre d’un référendum attaché au processus d’autodétermination du peuple sahraoui. Une urgence à mettre en rapport avec la très légitime colère des jeunes sahraouis qui refusent que leur avenir soit aussi sombre que celui de leurs parents.
Au cours des débats, rappelant le soutien apporté par le Front Polisario au combat de l’African national congress en Afrique du Sud, un délégué de l’ANC a souhaité que la lutte contre l’apartheid puisse inspirer le soutien à la résistance sahraouie, « la dernière lutte à mener contre le colonialisme en Afrique ».
“On a beaucoup de résolutions, de rapports, de pourparlers et on tourne en rond, on ne fait pas avancer les choses, a-t-il constaté. Nous devons aller plus loin. Nous devons faire ce qui a été fait pour mon pays. Pourquoi le référendum sur l’autodétermination n’a pas eu lieu ? Parce que l’occupation du Sahara Occidental est rentable pour le Maroc et tant que ce sera rentable on ne mettra pas fin à l’occupation. Tant que des personnes s’enrichiront, il n’y aura pas de résolution. Le Sahara Occidental est la vache à lait du Maroc. C’est quand la communauté internationale a commencé à boycotter l’apartheid que les hommes d’affaires ont commencé à laisser tomber le gouvernement raciste d’Afrique du Sud. Il faut passer aux actions concrètes et élaborer un programme de ce que nous pouvons faire pour que les occupants nous écoutent enfin.”
Boycotter les produits marocains comme nous avons boycotté les produits sud-africains au temps de l’apartheid… Une idée à prendre en considération.
Plus d’informations sur la conférence en allant sur le site d’Eucoco.
En illustration, les élus gonfrevillais et les représentants du comité de jumelage de la commune avec Mohamed Abdelaziz, secrétaire du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (au centre) à Rome.
Source de cet article : site Internet de la Ville de Gonfreville l’Orcher (Seine-Maritime.