RECONNAISSANT QUE L’ALGÉRIE N’EST PAS PARTIE PRENANTE DANS LE CONFLIT
Le déplacement du roi du Maroc aux Etats-Unis a-t-il fait fléchir la positionde la Maison-Blanche sur le dossier sahraoui ? Contrairement à ce qui a été rapportépar les médias marocains, la politique US n’a pas changé, comme en témoigne le communiqué conjoint des Etats-Unis et du royaume chérifien.
«Le Président s’est engagé à continuer à soutenir les efforts pour trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara», est-il écrit dans ce communiqué. Le mot «mutuellement» définit précisément les deux parties du conflit, à savoir le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (Rasd).
La même Rasd qui refuse une autre solution que celle très légitime de confier le destin du peuple sahraoui à ce même peuple et à lui seul. «Conformément à la politique américaine constante durant plusieurs années, les Etats-Unis ont clairement soutenu que le plan d’autonomie présenté par le Maroc est sérieux, réaliste et crédible.
Il représente une approche potentielle qui pourrait satisfaire les aspirations de la population du Sahara à gérer ses propres affaires dans la paix et la dignité», est-il encore mentionné.
«Conformément à la politique américaine constante», le même document est explicite quant à la politique US vis-à-vis du dossier sahraoui et le déplacement de Mohammed VI à Washington n’y apportera aucun changement.
Un passage que certains médias du Makhzen ont volontairement omis, en mettant l’accent sur un autre paragraphe du même communiqué dans lequel on lit : «Les Etats-Unis ont clairement indiqué que le plan d’autonomie présenté par le Maroc est sérieux, réaliste et crédible».
Une tentative de détourner le sens de ce document puisque ces mêmes médias passent outre le fait que les USA parlent d’une solution mutuelle. C’est-à-dire une solution qui doit être aussi acceptée par la Rasd, représentant légitime du peuple sahraoui.
Le conflit n’oppose que le Maroc au Sahara occidental
En utilisant le mot «mutuellement», les Etats-Unis affirment que ce conflit oppose le Maroc au Sahara occidental, contrairement au scénario du Makhzen qui, pour détourner l’attention de l’opinion publique internationale sur la réalité du litige, tente de présenter l’Algérie comme étant «partie prenante» dans ce conflit.
«Le Président a souligné que les Etats-Unis soutiennent les négociations menées par les Nations unies dont l’action de l’envoyé personnel, Christopher Ross, et exhortent les parties à œuvrer pour une solution politique», est-il écrit dans le même communiqué.
D’ailleurs, le Maroc avait exigé le départ de Christopher Ross car il lui reproche son impartialité dans ce dossier de décolonisation. Une exigence marocaine à laquelle les USA avaient, rappelle-t-on, répondu par un «niet» catégorique, maintenant M. Ross dans ses fonctions.
«Les deux dirigeants ont réaffirmé leur attachement partagé à l’amélioration des conditions de vie des populations du Sahara et à travailler ensemble pour poursuivre la protection et la promotion des droits de l’homme dans la région», est-il également énoncé dans le communiqué.