Mohamed VI sous pression

Il est pour le moins ridicule que le Maroc, qui ne fait même pas partie de l’Union Africaine, ose en effet s’exprimer au nom de ce continent, ont estimé de nombreux observateurs, d’autant qu’il n’est certainement pas un modèle en matière de bonne gouvernance, ni même de respect du droit international en étant le premier pays producteur et exportateur de drogue dans le monde, et la cause du maintien en Afrique de la dernière colonie, le Sahara occidental en l’occurrence. 
Le souverain chérifien, qui pensait tirer pas mal de dividendes de cette visite entamée hier et durant laquelle il aura même à rencontrer Obama, aura au contraire à rendre des comptes et à se justifier par rapport aux graves dépassements commis dans les territoires occupés sahraouis, mais aussi les atteintes aux libertés et fausses réformes démocratiques initiées au sein du royaume dans la foulée du printemps arabe. Sale temps pour Mohamed VI. Lui qui pensait sûrement sortir grand vainqueur sur le plan diplomatique de son bras de fer avec le Front Polisario, et même de ses graves attaques menées contre l’Algérie sans la moindre raison plausible, sera très certainement dans ses petites… babouches lorsqu’il aura à rencontrer le président américain. 
Ce dernier, en effet, est tenu de se plier aux pressions exercées par de trop nombreux sénateurs et membres du congrès par rapports aux graves dérapages qui se passent au Maroc, mais aussi et surtout dans les territoires occupés sahraouis. Plusieurs ONG, et non des moindres, ne sont pas en reste non plus. Si bien que Mohamed VI aura à se faire le plus discret possible et, donc, à ne tirer aucun profit médiatico-politique de cette visite. Preuve en est, déjà, que la traditionnelle conférence de presse a été zappée, alors que le souverain chérifien a définitivement renoncé à son projet de s’exprimer au nom de l’Afrique en vue de proposer aux USA une «zone de libre échange» avec le continent noir. Il est pour le moins ridicule que le Maroc, qui ne fait même pas partie de l’Union Africaine, ose en effet s’exprimer au nom de ce continent, ont estimé de nombreux observateurs, d’autant qu’il n’est certainement pas un modèle en matière de bonne gouvernance, ni même de respect du droit international en étant le premier pays producteur et exportateur de drogue dans le monde, et la cause du maintien en Afrique de la dernière colonie, le Sahara occidental en l’occurrence. 
Bref, l’ONG internationale des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a appelé le président Barack Obama à n’apporter son soutien au Maroc que si le roi Mohamed VI engage des réformes politiques «tangibles», y compris le respect des droits de l’homme au Sahara occidental occupé et au Maroc. «Le président Barack Obama devrait dire au roi Mohammed VI que les États-Unis ne soutiendront le processus de réformes au Maroc que si ces dernières iront au-delà de la rhétorique et qu’il y ait des changements tangibles», a indiqué mercredi HRW dans un communiqué publié à l’occasion de la rencontre prévue vendredi entre Obama et Mohamed VI à Washington. 
Pour cette ONG internationale siégeant à New York, les réformes au Maroc devraient inclure des «protections juridiques plus fortes» des droits de l’homme et »mettre fin à l’impunité des forces policières qui utilisent la violence et commettent d’autres abus » que ce soit contre les Marocains ou les Sahraouis. En fait, il ne s’agit là que de simples vœux pieux puisqu’il est de notoriété publique que les réformes de Mohamed VI n’étaient que de la poudre aux yeux visant à faire accroire que sa «monarchie absolue» aurait été abandonnée, ce qui n’est évidemment pas le cas. De son côté, l’ONG internationale Reporters Sans Frontières (RSF) a demandé ce jeudi à ce que la prochaine rencontre entre le Roi du Maroc Mohamed VI et le président américain Barack Obama aborde la situation «préoccupante» de la liberté de l’information au Maroc. «Lors de cette visite, les deux chefs d’État devraient notamment discuter de la lutte contre le terrorisme et du soutien aux transitions démocratiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. RSF demande à ce que soit abordée à cette occasion la situation préoccupante de la liberté de l’information au Maroc, et notamment le cas du journaliste marocain Ali Anouzla, toujours poursuivi dans le cadre de la loi antiterroriste», a indiqué RSF sur son site Internet. 
Pour elle, l’affaire Anouzla est «significative des mesures liberticides qui sont prises au nom de la lutte contre le terrorisme». «Nous sommes inquiets de l’amalgame réalisé par les autorités marocaines entre travail journalistique et incitation à l’exécution d’actes terroristes», a ajouté cette ONG, signalant que les poursuites judiciaires dont fait toujours l’objet Ali Anouzla constituent un « réel danger pour la liberté de l’information dans le pays » et demandant l’abandon des charges qui pèsent contre le journaliste. Nous y reviendrons…
Kamel Zaïdi
Le Courrier d’Algérie, 23 novembre 2013

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