A cause des délires du roi

Chimère – Une pure illusion à laquelle continuent de croire les Marocains qui s’avèrent, avec le temps qui passe, de très mauvais élèves en histoire.
L’Espagne s’est emparée de la région en 1884 sous le commandement du capitaine Emilio Bonelli Hernando. En 1900, une convention déterminant la frontière sud du Sahara espagnol, était signée entre la France et l’Espagne. Deux ans plus tard, ces deux pays ont signé une autre convention qui démarquait les frontières du Sahara occidental. Quatre-vingt-dix ans après, suite à une révolte de la population locale au Sahara occidental qui ne s’est jamais laissée faire, un accord tripartite est signé avec le Maroc et la Mauritanie.
Lequel accord donne lieu à une invasion marocaine des territoires du Sahara occidental après que Hassan II, alors roi du Maroc, eut tourné le dos à la déclaration de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye qui était pourtant claire à ce propos. En réponse à la première question, la Cour a répondu : Non. Le Sahara occidental n’était pas une «terra nullus». Le Sahara occidental appartient à un peuple. «Habité par des peuples, lesquels, bien que nomades, étaient socialement et politiquement organisés en tribus et menés par des chefs habilités à les représenter.». En d’autres termes, la CIJ a déterminé que le Sahara occidental appartenait à une population autochtone – les Sahraouis – au moment de la colonisation espagnole.
Hassan II décide d’occuper un pays voisin, le Sahara occidental. Trente mille Marocains entament ainsi, ce qu’ils ont appelé, «La marche verte». Le Coran dans une main, l’emblème rouge frappé d’une étoile au centre dans l’autre, ils entament ce qui allait se transformer par la suite en un drame pour tout le peuple sahraoui, pourtant né libre. C’est le début d’un colonialisme marocain qui s’est illustré depuis, par toutes formes d’exactions, de tortures, d’interdiction de libertés de toutes sortes mais surtout de spoliation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental. Une situation qui perdure au vu et au su de la communauté internationale depuis 38 longues années. Le Maroc ne cesse de revendiquer la souveraineté de ce vaste territoire situé entre ses frontières sud, celles de l’Algérie et le nord de la Mauritanie. Sur cette terre bénie, tout croyant à la dignité humaine viendra assurément, un jour, chanter l’hymne national sahraoui. Celui de la fierté est déjà composé. Sur cet immense territoire de plus de 200 000 km2, l’emblème national sahraoui se hissera et flottera un jour. Et l’avenir, nous renseignera.
Un conflit, des appétits
Pratiques – Un pays, comme le Maroc, qui ne dispose d’aucune ressource naturelle et ne vit que grâce au tourisme et au cannabis, se voit contraint d’aller chercher des richesses ailleurs, quitte à les spolier.
C’est dire que le premier enjeu, entre autres est bel et bien économique. Le Sahara occidental possède les eaux parmi les plus poissonneuses du monde avec de nombreuses espèces très recherchées : crevettes, céphalopodes, thons, sardines et crustacés. Cette richesse halieutique a suscité la convoitise des armateurs européens, notamment espagnols, qui ont cherché à acquérir des droits de pêche dans les eaux des pays tiers pour compenser la diminution des ressources halieutiques dans l’Union européenne. Des accords de pêche ont été signés par l’Union européenne avec de nombreux pays. L’accord UE-Maroc était le plus important avec des compensations financières d’un montant de 500 millions d’euros dont le Maroc se sert pour acheter de nouveaux équipements militaires pour renforcer le mur de défense et réprimer le peuple sahraoui.
Ces fonds européens tombent également dans la poche de nombreux Marocains, notamment des chefs militaires qui ont «investi» dans le secteur de la pêche. Une étude publiée récemment vient le confirmer et vient de révéler que la spoliation des richesses naturelles au Sahara occidental par les autorités marocaines, avec la complicité de sociétés européennes, dépassait les 100 %, notamment en matière de pêche. «Le Maroc vient en tête des pays arabes et africains en matière de pêche, toutefois 72 % des ressources halieutiques sont pêchées par les navires marocains dans les eaux territoriales sahraouies», a indiqué l’ingénieur sahraoui, le Dr Ghali Zoubir, spécialiste en géologie et en pétrochimie dans une étude rapportée par l’Agence de presse sahraouie (SPS). L’étude fait également état d’une exploitation «effrénée» des ressources halieutiques sahraouies par l’administration de l’occupation marocaine.
La quantité de poissons pêchés dans la région de Rio de Oro dépasse de 13 fois celles extraites par l’Espagne en 1975 dans les eaux territoriales sahraouies. La moyenne d’exploitation des ressources halieutiques a dépassé 122 % entre 2000 et 2004 générant au trésor marocain un profit de 2,3 milliards par an, a indiqué le spécialiste. Ajouter à cela l’exploitation illégale du phosphate sahraoui sachant que la dernière colonie africaine dispose d’un sol riche en phosphates (parmi les premiers producteurs mondiaux).
Sahara occidental / Richesses naturelles
Pillage marocain à grande échelle
Violation – Des multinationales pétrolières ont été autorisées par le Maroc à explorer dans les eaux appartenant au peuple sahraoui.
A propos de cette autorisation, les autorités sahraouies ont souligné hier, vendredi, qu’elle constitue «une violation flagrante» du droit international et un pillage des ressources naturelles d’un peuple vivant sous l’occupation.
«Le droit international est clair sur ce sujet et interdit l’exploitation des ressources naturelles souveraines du peuple sahraoui sans son consentement», a souligné M’hamed Kheddad, membre du secrétariat général du front Polisario et coordinateur de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), dans une déclaration à la presse citée par l’agence de presse sahraouie (SPS). Il a ajouté dans ce sens que «les règles éthiques sont connues dans ce domaine et toute implication dans ce pillage ne fait que prolonger les souffrances du peuple sahraoui, compromettre le processus de règlement et encourager l’occupant à poursuivre ses violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental». M. Kheddad a rappelé que le Sahara occidental est inscrit, conformément au droit international et aux résolutions de l’ONU, sur la liste des territoires non autonomes, donc l’exploitation du pétrole tout comme les autres ressources de ce territoire sans consentement du peuple sahraoui, constitue manifestement «un crime de guerre». Il a par ailleurs rappelé dans le même sens que le gouvernement sahraoui avait transmis récemment des communications à ces deux compagnies affirmant que leurs activités à «Ras Boujdour» constituent une violation du droit international. Il a ajouté que le gouvernement n’a eu aucune suite à ses communications jusqu’à présent estimant que le Sahara occidental est seul habilité à autoriser ce genre de contrats d’investissement. M. Kheddad a indiqué que toutes les mesures seront prises pour mettre fin «immédiatement» au pillage des ressources naturelles des territoires occupés du Sahara occidental. Sur un autre chapitre, L’Union des juristes sahraouis envisage d’intenter une action en justice en Espagne contre le Maroc pour les violations «incessantes» des droits de l’Homme commises à l’encontre des Sahraouis dans les territoires occupés, a indiqué hier , vendredi, son Secrétaire général, Aba Salek El-Haissan. «Nous allons intenter une action en justice en Espagne contre le Maroc pour les violations incessantes commises contre les Sahraouis des territoires occupés et pour cela, nous sommes entrain de réunir toutes les preuves accablantes», a affirmé le représentant des juristes sahraouis. L’organisation sahraouie envisage, par ailleurs, de saisir diverses instances internationales, dont la Cour internationale pénale (CPI), sur le «mur de la honte», le plus long du monde (2 700 km) et séparant les territoires libérés du Sahara occidental de ceux encore sous autorité marocaine, «en vue d’exiger son démantèlement».
R. I. / Agences
Obama pour une solution «mutuellement acceptable»

Le président américain, Barack Obama, a affirmé hier qu’il poursuivra son appui aux efforts pour trouver une solution «pacifique, durable et mutuellement acceptable» par le Front Polisario et le Maroc sur la question du Sahara occidental, et soutient les efforts de l’Envoyé personnel de l’ONU, Christopher Ross. «Le président (Obama) s’est engagé à continuer à soutenir les efforts pour trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental», a indiqué le communiqué conjoint publié par la Maison-Blanche à l’issue de la rencontre entre le président Obama et le roi marocain, Mohamed VI. Ce communiqué conjoint a consacre un chapitre spécial sur la question du Sahara occidental et les droits de l’Homme du peuple sahraoui, et ce, au même titre que les autres volets relatifs aux relations bilatérales américano-marocaines, à la sécurité régionale et à la lutte contre le terrorisme, à l’Afrique et à la paix au Moyen-Orient. La Présidence américaine a insisté sur le rôle des Nations-Unies pour résoudre le conflit sahraoui, en tenant à préciser dans le communiqué que les Etats-Unis  »continuent à appuyer les négociations menées par l’ONU, y compris le travail entrepris par l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, comme ils exhortent les deux parties (Front Polisario et Maroc) à travailler pour parvenir à une solution ».
Info-Soir, 23 novembre 2013

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