Après s’être imposé comme une des destinations de choix du tourisme sexuel, au point d’attirer les pédophiles les plus recherchés dans leurs pays d’origine, le Maroc commence à se découvrir une autre vocation : celle de planque inégalable pour les exilés fiscaux. Et vu les relations particulières qui existent entre la France et son ancien protectorat, les Français demeurent les premiers à affluer chez notre voisin de l’ouest pour fuir la pression fiscale étouffante dans leur pays et bénéficier, par conséquent, des largesses que leur offre le système marocain.
S’il était jusque-là connu que les retraités français trouvaient dans le Maroc une destination de choix pour s’offrir des conditions de vie et des prestations qui leur était difficilement accessibles dans l’Hexagone, il est maintenant prouvé que le phénomène touche aussi la classe moyenne supérieure française. Et c’est une avocate fiscaliste française spécialisée dans le contentieux fiscal, Manon Sieraczek-Laporte, qui l’explique dans un entretien accordé au site d’information Atlantico.
D’après cette spécialiste, le royaume s’impose comme une destination privilégiée des exilés fiscaux vu les avantages du régime fiscal particulièrement attirant du Maroc. Si la plupart des conventions prévoient que les pensions publiques restent imposables dans l’Etat qui les verse, la convention franco-marocaine, du reste assez ancienne, fait exception à ce principe. C’est ainsi que Mme Sieraczek-Laporte tente d’expliquer cet engouement pour le Maroc. «Qu’elles soient privées ou publiques, les pensions françaises sont imposées selon les règles marocaines en bénéficiant d’un abattement de 40 % sur les revenus déclarés et d’une réduction d’impôt de 80%», relève-t-elle.
Cet avantage considérable est toutefois assorti, poursuit Manon Sieraczek-Laporte, d’une condition tout aussi importante, puisque ces deniers doivent être définitivement rapatriés au Maroc. Il s’agit donc d’une exonération quasi totale d’impôts, ce qui constitue, à n’en pas douter, une aubaine pour ces Français qui se sentent lésés par le système fiscal en cours en France. Mais il n’y a pas que l’attractivité fiscale dans le domaine de l’imposition qui séduit ces exilés, le cadre de vie moins cher qui leur permet d’avoir du personnel de maison (chauffeur, cuisinière…) les incite également à s’expatrier au Maroc, souligne l’avocate.
Amine Sadek
Algérie Pagtriotique, 18 novembre 2013