La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme de Chlef (LADDH), qui avait défrayé la chronique en évoquant ce sujet il y a de cela quelques jours, est revenue avec un brûlot contre les médias marocains, coupables d’avoir tous gardé le silence alors qu’ils ont été destinataires d’un premier communiqué alarmant sur les conditions de détention et les humiliations dont souffrent de malheureux algériens.
Prétendument libre et indépendante, la presse marocaine ne l’est pas du tout. Celle-ci fait illusion au même titre que les fausses réformes initiées par Mohamed VI dans la foulée des printemps arabes. Une autre preuve nous en a ainsi été administrée par la LADDH de Chlef, celle-là même qui avait défrayé la chronique il y a de cela quelques jours en évoquant le cas de 19 harraga algériens arbitrairement détenus à Oujda depuis plus d’une année, sans même avoir été jugés, ni inculpés.
La LADDH, qui se félicite ainsi d’avoir reçu un nombre incalculable de messages au lendemain de son premier communiqué lié à cette question, dont certains émanant d’ONG mondialement connues comme Amnesty International, s’est étonnée et indignée qu’aucun journal privé marocain, même ceux qui prétendent être très «indépendants», voire carrément hostiles au régime «makhzénien». Tout n’est que comédie en fait, dans le but de faire illusion, et de tenter d’accréditer la thèse que la monarchie dictatoriale de Mohamed VI serait en fait une «démocratie».
La LADDH de Chlef, dans le communiqué dont nous avons obtenu copie hier, n’y va donc pas avec le dos de la cuillère en évoquant cette presse « aux ordres» et «totalement inféodée aux ordres du makhzen». Pour rappel, la LADDH de Chlef, comme rapporté dans une précédente édition, avait jeté un véritable pavé dans la mare en annonçant que pas moins de « 19 harraga algériens sont détenus au Maroc depuis le 9 octobre de l’année précédente. Interpellés en cette date par les gardes-côtes marocains, ils ont été malmenés et traités de manière contraire aux usages en cours, avant d’être conduits sans ménagement vers la zone de berkane, à l’est du royaume marocain. Plus tard, ils ont été transférés vers Oujda pour y être interrogés par les services de l’émigration et de la surveillance des frontières.
Et c’est à partir de là que le véritable calvaire de ces jeunes algériens va commencer. Le communiqué nous apprend en effet que vers la fin du mois en cours, lorsque des tensions diplomatiques avaient commencé à poindre entre l’Algérie et le Maroc, au lendemain du discours d’Abuja de Bouteflika lu en son nom par Tayeb Louh, ces jeunes détenus ont commencé à faire l’objet de maltraitances verbales et physiques allant toujours crescendo de la part de leurs geôliers. Ce qui est également dans cette hallucinante et kafkaïenne affaire, c’est que des « détenus » n’ont toujours pas été jugés alors qu’ils sont emprisonnés depuis plus d’une année. Ce calvaire qui dure donc depuis plus d’une année, s’est carrément transformé en un véritable enfer depuis quelques semaines. Toutes les autorités algériennes, à commencer par notre représentation diplomatique sur place, jusqu’au Premier ministre lui-même, en passant par le ministère des Affaires étrangères, sont interpellés afin de venir en aide à ces pauvres victimes traitées comme des objets.
Le Maroc, devenu enragé depuis qu’il a compris que sa politique colonialiste est sur le point de s’écrouler après s’être effilochée au fil des révélations et des constats faits par la communauté internationale au niveau des territoires occupés sahraouis, s’en prend de plus en plus ouvertement à l’Algérie. Rappelons à ce propos le cas du jeune Khoualed Islam. Agé de 14 ans à peine, athlète de son état en déplacement au Maroc pour une compétition d’aviron, il a été emprisonné l’année passée sous d’obscures et fallacieux prétextes. Tout cela parce que le père du plaignant est un ancien officier supérieur de l’armée royale marocaine. Toutes les tentatives visant à le faire libérer, jusques-y compris la demande de grâce royale lancée par Me Farouk Ksentini le président de la CNCPPDH (commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme) ont été vouées à l’échec.
Pendant ce temps, le roi Mohamed VI avait osé gracier un espagnol d’origine irakienne, pédophile notoire, dont les victimes, toutes marocaines, sont au nombre de plus d’une dizaine, dont certaines étaient âgées au moment des faits de moins de 4 ans. Mais Mohamed VI n’en a cure. Lui qui refuse toujours de présenter des excuses officielles par rapport à la profanation de notre emblème national au niveau du consulat algérien de Casablanca le jour même de la célébration de la Révolution du 1er Novembre, tarde même à accepter que l’Algérie prenne part à l’enquête prétendument diligentée tant il est évident pour tous que la thèse de l’acte isolé ne tient pas la route et que l’individu qui a commis ce criminel acte a bénéficié des instructions et de la protection voulues. A suivre…
Ali Ouissi
Le Courrier d’Algérie, 17 nov, 2013
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